Un arrêté de suspension des adoptions au Burkina Faso a été pris par la ministre de l’Europe et des affaires étrangères et publié le 16 septembre au JO

Arrêté du 13 septembre 2023 portant suspension des procédures d’adoption internationale concernant les enfants résidant au Burkina Faso (pdf).

Toutes les procédures d’adoption internationale concernant des enfants ayant leur résidence habituelle au Burkina Faso par toute personne résidant habituellement en France sont suspendues.

Cette mesure de suspension ne s’applique pas aux procédures ayant donné lieu, à la date de la publication de l’arrêté, à un apparentement par l’Autorité centrale burkinabè.

Le 7 octobre prochain, le mouvement Enfance & Familles d’Adoption célébrera ses 70 ans. A cette occasion, les adhérents de l’association sont invités à nous rejoindre au FIAP, 30 rue Cabanis, Paris 14ème arrondissement.

Cette journée sera pour nous tous, associations départementales et fédération, l’occasion de fêter le chemin parcouru en faveur de l’adoption. Ce sera une journée conviviale, mais également un temps d’échanges et réflexion sur la situation actuelle et les enjeux à venir de l’adoption.

L’événement, ouvert à 200 participants, rassemblera les membres d’EFA, nos partenaires associatifs et institutionnels ainsi que des personnalités du champ de l’adoption et de la protection de l’enfance.

La matinée débutera par une conférence sur les apports des associations aux politiques de l’adoption et les influences qu’elles ont pu avoir sur celles-ci ; elle se poursuivra par une table ronde sur les thèmes de l’adoption internationale et nationale.

L’après-midi se veut festif : une introduction au jeu-outil A’dop de la Voix Des Adoptés et une représentation du spectacle « Adopte-moi si tu peux » de Bertrand Uzeel.

Pour les adhérents à EFA, l’inscription à la journée se fait via le site HelloAsso à ce LIEN où vous trouverez les informations relatives à la journée et la procédure de règlement des frais (les frais de participation comprenant l’organisation et la restauration s’élèvent à 45 € par personne et sont à régler directement sur HelloAsso – le transport et l’hébergement à Paris sont à la charge des participants).

Nous vous remercions de votre mobilisation pour le 70ème anniversaire de notre mouvement et espérons vous voir très nombreux le 7 octobre.

Inscription uniquement sur HelloAsso

Flyer de présentation

4 septembre 2023 Rentrée scolaire : comment préparer mon enfant ?

La rentrée scolaire est un événement à la fois très socialisé et à la fois vécu dans l’intimité familiale et les sentiments divers des enfants. C’est un moment souvent riche en émotions pour les parents qui projettent leurs espoirs, leurs inquiétudes ou leurs souvenirs et pour les enfants petits ou grands : certains enfants sont contents et impatients de rentrer à l’école ; d’autres appréhendent la rentrée scolaire.

Ils peuvent ressentir de l’anxiété, du stress voire de l’angoisse surtout pour les tout-petits lors de la première rentrée. Pour les plus grands, tant qu’ils mènent une vie « normale », il n’est pas nécessaire de s’inquiéter davantage.

Nos enfants ont néanmoins de grandes capacités à faire face aux changements et aux difficultés et nous parents devons leur faire confiance et leur donner confiance en eux. Voici quelques pistes pour les aider pour que ce grand moment de la rentrée à l’école soit vécu en toute sérénité.

Quelques pistes pour aider vos enfants :

  • Lors de la 1ère entrée à l’école, ou lors de l’entrée en maternelle ou en élémentaire :

Vous pouvez essayer d’aider votre enfant en identifiant avec lui ses émotions et ses sensations, en commençant par les accueillir, aller dans le sens de l’émotion (ce qui ne veut pas dire être d’accord) :

« Tu as l’air triste, tu veux un câlin ? »

« Je vois que tu as l’air triste… », « Tu as l’air en colère, est-ce que je peux t’aider ?» « …..dis-moi ce que je peux faire pour t’aider… »…

Les rassurer en leur disant qu’il est normal d’avoir peur, que lors de la rentrée de nombreux enfants ressentent cette émotion, et parfois les parents aussi.

Le but étant de faire parler les enfants pour les faire réfléchir, ce qui favorise l’apaisement et permet de développer l’intelligence émotionnelle. Il s’agit de dialoguer sur les questions qu’ils se posent et non pas d’anticiper des problèmes qui ne se posent pas.

Si votre enfant est récemment arrivé de l’étranger, vous pouvez lui parler dans la langue dans laquelle vous vous sentez le plus à l’aise.

La lecture est un moyen supplémentaire pour communiquer avec votre enfant.

Essayer de parler avec votre enfant après l’école de ce qu’il a vécu dans la journée. Les jeunes enfants comme les adolescents n’apprécient pas forcément de raconter tout à leur famille. Il y aura peut-être des récits ou des confidences en différé. Il conviendra donc de rester attentifs à toutes ces petites remarques qui arrivent décalées dans le temps.

Si ce n’est pas la 1ère entrée à l’école, aider votre enfant à puiser dans ses propres ressources et à trouver ses solutions pour surmonter les petits soucis de la rentrée. Vous pourrez lui dire :

« Tu as eu déjà un peu peur à la rentrée des classes l’année dernière. Comment as-tu fait pour que cela se passe bien ensuite ? ».

  • Faut-il dire à l’école que votre enfant est adopté ?

Il n’y a pas d’obligation ni de règle, chaque cas étant particulier. Si votre enfant ne parle pas français, s’il a des besoins spécifiques, il est préférable de prendre rendez-vous rapidement avec le directeur ou la directrice de l’école et avec l’enseignant ou l’enseignante (au collège, le conseiller principal d’éducation et le professeur principal) pour leur expliquer les besoins de votre enfant et leur dire qu’il est adopté. Les informations restent confidentielles. Il est aussi important d’expliquer à votre enfant ce que vous direz à l’enseignant et de le préparer à certaines remarques de ses camarades de classe ou des adultes.

  • Lors de l’entrée en 6ème et lors de l’entrée au collège :

Lors de l’entrée en 6ème et en 5ème, continuer, si vous le pouvez, à aider votre enfant à s’organiser matériellement (ex. cartable à préparer la veille, afficher son emploi du temps dans sa chambre ou dans la cuisine) même s’il pense être complétement autonome. Tous les enfants qui entrent au collège, même s’ils ont été (bien) préparés ont besoin d’être accompagnés. C’est un passage qui contient de nombreuses ruptures.

En cas de changement d’établissement, découvrir les nouveaux lieux est rassurant. Il pourra être utile de faire des repérages avant la rentrée, y compris pour les trajets, les aires de stationnement, les arrêts de bus, les stations de métro… et si possible faire un trajet aller-retour avec votre enfant.

Essayer d’aider votre enfant à trouver ses propres solutions en s’appuyant sur son expérience de la rentrée précédente :

« Tu as déjà eu des inquiétudes ou des soucis lors de la rentrée des classes l’année dernière et pourtant tu les a surmontés. Comment as-tu fait ? Quelles solutions as-tu trouvées ? ».

L’école est une petite société. Expliquer les règles (respect, politesse, pas de violence…) est important. Prenez un peu de temps pour lire le règlement intérieur du collège avec votre enfant ou encourager le à le lire s’il veut le faire tout seul.

Fixer des règles de vie et de comportement précises en dehors de l’école (à l’intérieur ou à l’extérieur du foyer) en ce qui concerne l’heure de rentrée à la maison après l’école, l’accès aux réseaux sociaux et l’utilisation du mobile. Il faudra très probablement aider votre enfant dans l’organisation du travail personnel (devoirs) et l’aider à adopter des routines qui seront structurantes et rassurantes. Exemple de routines : en rentrant à la maison, qu’est-ce que je fais ? Quand et où je m’installe pour travailler ? Comment est-ce que je prépare mes affaires pour le lendemain ? Au collège, il faudra bien lire l’emploi du temps avec votre enfant. C’est un grand changement avec l’école élémentaire.

Essayer d’échanger régulièrement avec votre enfant sur sa journée au collège mais tout ne doit pas tourner autour des notes et des devoirs !

  • Au moins une semaine avant la fin des grandes vacances, il pourrait être utile de revenir au rythme de l’école pour préparer les corps et les esprits.
  • Ne rester pas seul : échanger avec d’autres parents d’élèves sur la meilleure façon d’accompagner votre enfant à la rentrée et au cours de l’année scolaire. Enfance & Familles d’Adoption (EFA) propose des groupes de parole entre parents organisés par les associations départementales.

EFA et la commission scolarité vous souhaite ainsi qu’à vos enfants une bonne rentrée !

Outils :

A commander sur le site https://www.adoptionefa.org/boutique/

-Revue Accueil n°179 : la scolarité des enfants adoptés (tiré à part mis à jour en 2021)

– Les guides pratiques d’EFA : l’adoption guide à l’intention des enseignants. A partager avec les enseignants…

Vous êtes adhérent d’EFA, demander à votre association départementale les fiches EFA sur les principales questions de parents sur la scolarité.

La Mission de l’adoption internationale vous invite à consulter son bulletin mensuel d’information (pdf).

Le rapport de l’Observatoire national de la protection de l’enfance (ONPE) sur la situation des enfants pupilles de l’État en 2021 vient de paraître.

Au 31 décembre 2021, il y avait 3 965 enfants bénéficiant du statut de pupilles de l’État, suivis par 119 conseils de famille.

390 naissances suite à un accouchement sous le secret ont été enregistrées.

616 enfants ont été confiés en vue de leur adoption, dont 131 présentaient des besoins spécifiques en raison de leur âge.

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Sandrine Dekens, psychologue clinicienne et coordinatrice ERF, est l’auteur de cet article sur la psychologie et la thérapie avec les personnes adoptées : ” Adoption : clinique d’une néo-identité contemporaine” (téléchargeable ci-dessous en pdf).

La version courte de cet article a été publiée sous le titre “L’enfant adopté comme passeur de mondes” dans l’ouvrage Regards croisés sur les familles venues d’ailleurs, Claude Mesmin et Philippe Wallon (dir.), Ed. Fabert (2013)

L’été approche à grands pas  et, pour nombre d’entre vous et d’entre nous, les vacances également. Les activités d’EFA vont, elles aussi, adopter un rythme estival …

Nous vous proposons de rester en lien, sur Facebook, Instagram et Twitter/X, à partir du 8 juillet et pendant tout l’été, avec une sélection d’ouvrages, de films, de chansons, de documentaires, de podcasts à raison d’une publication par jour. Des membres d’EFA – associations départementales, fédération, équipe de la revue Accueil… – se sont prêtés au jeu : chacun a choisi de vous présenter un livre, un film, une chanson … qui lui tenait particulièrement à cœur.

Chaque choix reste subjectif et personnel : aucune préconisation, pas plus « officielle » qu’« officieuse », ni volonté d’exhaustivité, simplement le plaisir du partage

Nous souhaitons que vous aurez autant de plaisir à découvrir cette petite sélection que nous en avons eu à la préparer …

Suivez-nous sur Facebook, Instagram et Twitter/X.

Le parcours d’adoption est jalonné d’incertitudes, de surprises (bonnes et moins bonnes…) et d’imprévus qui demandent tant aux candidats à l’adoption qu’aux parents de développer de solides ressources, de la souplesse et une capacité à faire face à des situations inédites, de savoir rechercher de l’aide. Adaptabilité et créativité seraient-elles, aujourd’hui plus que jamais, des compétences particulièrement à l’œuvre dans la parentalité adoptive ? Du côté des enfants, comment s’y prendre quand surprises et imprévus sont perçus comme des menaces ? Comment la mise en place de routines et de rituels peut venir sécuriser enfant (et parents !) ?

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La revue Accueil

Merci à Yves Denéchère et Fabio Macedo pour l’organisation de ce colloque qui avait pour objectif de faire le point sur les connaissances et les problématiques de recherche en sciences humaines et sociales sur un siècle d’adoption d’enfants en France.

Retrouvez le programme et le résumé des interventions de la journée.

 

À la fin des années 1980, devant le nombre croissant d’adoptions internationales et l’absence de garanties entourant leurs procédures et leurs suivis, la Conférence de La Haye de droit international privé (HCCH) a travaillé sur l’élaboration d’un cadre de coopération entre États qui venait renforcer la Convention internationale relative aux droits de l’enfant (CIDE). C’est ainsi qu’est né le projet de Convention sur la protection des enfants et la coopération en matière d’adoption internationale adoptée le 29 mai 1993 par la Conférence de La Haye.

Les principes de base de cette Convention, ratifiée par 105 États aujourd’hui, sont fondés sur l’intérêt supérieur de l’enfant, la prévention de l’enlèvement, de la vente et du trafic d’enfants et engagent les pays d’origine et les pays d’accueil :

— Les pays d’origine doivent s’assurer de l’adoptabilité de l’enfant et de la régularité du consentement à l’adoption donné par ses responsables légaux de façon libre et éclairée. L’adoption internationale peut être envisagée uniquement si aucune solution nationale n’a pu être trouvée.

— Les États d’accueil doivent s’assurer de l’aptitude des candidats à accueillir un enfant par adoption et de la reconnaissance du jugement d’adoption. Les profits indus sont prohibés. Chaque pays désigne une Autorité centrale chargée de contrôler les procédures.

Le 31 mai 2023, le bureau permanent de la Conférence de La Haye (HCCH) a proposé un événement en ligne pour célébrer le trentième anniversaire de la Convention de 1993. Trois tables rondes étaient au programme :

— « Apprendre du passé » où l’absence de cadre et la recherche de profit ont occasionné des pratiques illicites.

— « Personnes ayant un vécu », avec les témoignages de deux femmes adoptées, l’une originaire du Mali, l’autre de Roumanie, d’une mère biologique colombienne et d’une mère adoptive.

— « Perspectives d’avenir » pour relever les défis et continuer d’améliorer les pratiques (notamment sur la question des enjeux financiers de l’adoption internationale) et renforcer les dispositifs de soutien post-adoption et d’accès aux origines pour les 1 102 000 personnes adoptées de 1948 à 2023 (source : Pr Peter Selman).

Trente ans après son adoption, la Convention de 1993 reste une base essentielle pour peu que les États se donnent les moyens de la mettre en œuvre correctement afin de répondre aux besoins des enfants sans protection.