Débats autour de l’adoption

L’adoption soulève des interrogations chez ceux qui envisagent d’adopter, mais aussi, plus largement, dans l’environnement familial et amical, ainsi que dans l’ensemble de la société. Voici quelques pistes, non exhaustives, qui pourront vous aider dans votre réflexion, et que nous vous invitons à poursuivre au sein de votre association départementale d’Enfance & Familles d’Adoption.

Qu‘est-ce que l’adoption?

Adopter, c’est faire d’un enfant que l’on n’a pas conçu et mis au monde son fils ou sa fille, sur le plan affectif, social et juridique.

Dans le cas de l’adoption plénière, cet enfant porte le nom de ses parents adoptifs, acquiert automatiquement la nationalité française si ses parents adoptifs sont français et a le même statut et les mêmes droits qu’un enfant qui aurait été conçu et mis au monde par eux, qu’ils auraient reconnu et élevé.

Dans tous les cas (adoption plénière ou adoption simple), les liens entre les parents et leurs enfants adoptifs sont les mêmes que les liens qui existent entre tout parent et son enfant : des liens d’amour, d’espoir, de complicité, de soutien et d’éducation.

La seule différence concerne le moment et la manière dont ce lien s’est tissé : après une histoire antérieure, plus ou moins longue, vécue sans ses parents adoptifs pour l’enfant, après une attente souvent beaucoup plus longue qu’une grossesse pour les parents, et par le fait de leur volonté active.

EFA l’affirme : la filiation adoptive est une filiation totale. Elle engage les parents à vie et au-delà et fait entrer les enfants dans une lignée.

Y a-t-il beaucoup d’enfants sans famille dans le monde ?

Nul ne sait réellement combien il y a d’enfants privés de famille, dans le monde. Les réalités sont complexes, ouvertes à des interprétations différentes, et évoluent au cours de la vie d’un enfant. Si l’on s’interroge sur le nombre d’enfants privés d’enfance, si l’on évalue le nombre d’enfants orphelins, ceux qui n’ont plus aucun contact avec leur famille, ou seulement un contact épisodique, ceux qui travaillent pour faire vivre leur famille, ceux qui sont recueillis par des structures spécialisées (orphelinats, asiles…) mais aussi tous ceux qui errent dans les rues, sur les routes, qui vivent de la mendicité, du vol, de ce qu’ils trouvent dans les décharges publiques, on se trouve sans doute devant des chiffres horrifiants: plusieurs millions d’enfants, dont un bon nombre meurt, chaque année, faute de nourriture, de soin, ou grandit mal, faute d’affection, ailleurs, mais aussi ici.

Tous ne sont cependant pas adoptables: les enfants comptés comme orphelins peuvent avoir perdu un de leurs deux parents, pas nécessairement les deux; la législation (celle des pays d’origine, celle des pays d’accueil), les coutumes et les habitudes, certaines spécificités de ces enfants (leur âge, leur apparence physique, leurs problèmes de santé, leur forte désocialisation pour certains…) font que beaucoup ne peuvent légalement pas (ou n’ont aucune chance) de trouver une famille; ils grandiront sans affection, sans repère, sauf pour ceux qui auront la chance de croiser les personnels dévoués de structures d’accueil (trop insuffisantes) pensées pour eux.

La situation évolue, d’un pays à l’autre: certains qui recherchaient hier des familles étrangères n’en cherchent plus aujourd’hui que pour des enfants dits “à besoins spécifiques”, proches de ceux pour qui, en France, les Conseils de famille des pupilles de l’État recherchent aussi des parents (voir Enfants en Recherche de Famille).

On peut difficilement estimer le nombre d’enfants adoptés dans leur pays d’origine, mais environ 25 000 enfants sont, chaque année, adoptés par des parents venus d’un autre pays que le leur.

Lire aussi : Qui sont les enfants adoptables ? Accueil n° 157 (décembre 2010)

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Adopter, est-ce une action humanitaire ?

Bien des pistes s’ouvrent à celui qui veut aider les enfants dans le besoin: faire des dons aux œuvres humanitaires, partir construire une école ou un dispensaire, donner du temps pour distribuer des vivres et des repas, parrainer un enfant en France ou à l’étranger…

“Une vraie bonne action consisterait à aider les enfants en souffrance à rester dans leur famille d’origine, dans leur pays, à faire en sorte qu’ils puissent grandir là où ils sont nés, auprès des leurs”.

Une adhérente d’EFA

Mais adopter un enfant pour le sauver de la misère, c’est prendre le risque de le regarder toujours comme un rescapé, celui de ne pas fonder un véritable lien de filiation sur un authentique désir d’être parent, voire celui de considérer l’adopté comme ayant contracté une dette envers ses parents.

Sans compter que, contrairement à l’engagement humanitaire (on peut en revenir au bout de 5, 10, 20 ans, si la vie nous fait changer d’orientation), adopter nous engage à vie!

Construire une famille, c’est partager la même chance de créer ensemble une vie heureuse pour tous. Pour les parents, c’est le plaisir, mais aussi la responsabilité, d’accompagner un enfant tout au long de sa vie afin qu’il se construise lui-même et qu’il se sente le mieux possible.

EFA ne dit pas que l’adoption ne puisse être imprégnée d’aucune dimension humanitaire: la plupart des parents adoptifs ont une grande ouverture de cœur qui n’est pas étrangère à leur choix, mais ils sont parents avant d’être militants. Nous pensons simplement que fonder ou agrandir une famille par adoption ne peut pas reposer sur une motivation humanitaire, mais sur une ouverture à l’autre, une vision humaniste de la société, qui vient rencontrer une aspiration intime, personnelle, plus “égoïste” sans doute, de devenir parent.

Adopter, n’est-ce pas arracher un enfant à son pays ?

Certaines personnes pensent que l’adoption a pour conséquence d’arracher un enfant à son pays. Il est vrai que, dans le cas d’une adoption internationale, l’enfant quitte son pays de naissance pour aller définitivement vivre ailleurs. Si l’enfant est grand, notamment s’il parle déjà, ce peut être un déracinement douloureux pour lui. S’il est petit, les bruits, les odeurs, la température sont autant de repères qu’il va perdre. Dans tous les cas, ses parents devront l’aider dans cette transition et la prendre en compte pour l’aider à s’adapter à sa nouvelle vie.

Mais grandir sans parent, sans famille, sans amour, sans droit à l’insouciance de l’enfance, n’est-ce pas pire qu’être “arraché” à son pays ? C’est pourquoi adopter n’est pas arracher un enfant à son pays: c’est lui donner des parents, et si, pour cela, il faut l’emmener loin de son pays, c’est parce qu’aucune solution n’a été trouvée pour lui dans son pays de naissance. C’est ce qu’on appelle le principe de subsidiarité, inscrit dans la convention de La Haye.

Enfin, rappelons, s’il est nécessaire, que notre langue, notre culture, notre mode de vie, notre pays même, ne sont nôtres que parce que nous sommes baignés en leur sein, parfois depuis une ou deux générations seulement. Les grandes vagues d’immigration qu’a connues la France, comme tant d’autres pays, sont là pour rappeler que l’appartenance à un pays et à une culture n’est en rien héréditaire: un enfant, qu’il soit né au Vietnam, en Colombie ou en Russie, qu’il soit ou non adopté, est français parce qu’il grandit en France dans une famille française.

L’enfant adopté est-il un enfant comme les autres ?

Sur le plan juridique, l’adoption crée une filiation définitive et totale. L’adoption plénière crée une filiation irrévocable: sur le plan juridique, l’enfant entre dans sa famille et la lignée comme s’il y était né: il jouit des mêmes droits (et acquiert la nationalité) comme les enfants nés de ces mêmes parents, ce qui ne l’empêche aucunement de connaître son histoire antérieure.

Sur le plan affectif, le témoignage de nombreux parents ayant à la fois des enfants qu’ils ont conçus et des enfants adoptés prouvent que les sentiments sont absolument identiques et aussi profonds, à condition que le projet d’adoption ait été bien préparé lors de l’agrément: il existe, malheureusement, des échecs d’adoption, dus à différents facteurs : absence ou insuffisance de préparation (des enfants mais aussi des parents), adoptabilité psychique des enfants mal ou pas évaluée ; vécu de l’enfant (carences précoces, traumatismes, placements et ruptures multiples…) ; parcours des parents (blessures antérieures à l’adoption, rigidité, isolement…). Ces facteurs se cumulent souvent (à lire le n°170 de la revue Accueil “Adoption(s) en souffrance”).

En revanche, l’enfant lui-même, s’il est un enfant comme les autres, avec les mêmes joies, les mêmes hésitations, les mêmes droits, est aussi un enfant différent. Il arrive avec son passé, son vécu et la souffrance que représente pour lui le fait d’avoir été séparé de sa famille de naissance, même si cela a eu lieu quand il était nouveau-né. Cela peut le faire douter des adultes, le fragiliser, avec parfois des résurgences de sentiments d’abandon ou d’angoisse à certains moments vulnérables de sa vie.

Les carences alimentaires, matérielles, éducatives et affectives, de la vie avant l’adoption peuvent nécessiter une vigilance face aux questions de santé, ou une adaptation plus ou moins importante de la scolarité.

La Revue Accueil

Accueil est une revue trimestrielle réalisée par EFA. C’est la seule revue française consacrée à l’adoption. Accueil propose des témoignages d’adoptés et d’adoptants, des textes émanant de travailleurs sociaux, psychologues, psychanalystes, sociologues, juristes, écrivains.

Les enfants adoptés sont-ils nos vrais enfants ?

Le désir d’enfant est le même quand on adopte que lorsque l’on met un enfant au monde. Parole… d’adoptée qui mit au monde ses deux garçons et adopta sa fille. Les parents qui ont des enfants “biologiques” et des enfants adoptés disent tous bien à quel point leurs sentiments sont également partagés entre tous.

Les enfants adoptés ont d’ailleurs bien le même sentiment, dont ils témoignent parfois:

J’ai retrouvé mon frère de naissance. Au début, nous étions fous de joie. Puis le temps a passé et j’ai vu qu’une vie entière nous séparait : nous n’avions pas la complicité, l’histoire, les références communes que des frères partagent. Alors j’ai compris que mon “vrai” frère, c’est celui qui a vécu toutes ces années avec moi : celui que les autres considèrent “seulement” comme mon frère adoptif.

Existe-t-il des adoptions réussies ?

On entend parfois des histoires qui font peur ou mal: des enfants qui disent n’avoir jamais aimé leurs parents adoptifs, qui ont “mal tourné” à l’adolescence, des parents qui n’ont jamais “réussi” à aimer leurs enfants adoptifs, qui ont été dépassés par la découverte d’un handicap, d’une maladie, ou tout simplement qui n’ont jamais été satisfaits de ce que sont devenus leurs enfants adoptés.

Souvent, ce ne sont que les mêmes histoires que l’on entend à propos des familles “biologiques”: des enfants qui n’ont jamais aimé leurs parents, qui ont “mal tourné” à l’adolescence, des parents qui n’ont jamais “réussi” à aimer leurs enfants, qui ont été dépassés par la découverte d’un handicap, d’une maladie, ou tout simplement qui n’ont jamais été satisfaits de ce que sont devenus leurs enfants.

Les milliers de familles membres d’EFA sont là pour témoigner que, dans l’immense majorité des cas, l’adoption crée des familles heureuses, épanouies, avec des problèmes analogues à ceux rencontrés dans les autres familles. Simplement, les parents et les enfants doivent en plus faire avec des interrogations, des souffrances liées au passé, souvent inconnu, de l’enfant adopté. Et, comme pour toute part d’inconnu et toute souffrance, apprendre à vivre avec, à la dépasser.

Les enfants adoptés veulent-ils retrouver leurs vrais parents ?

D’abord, disons-le clairement : les vrais parents sont ceux qui aiment leur enfant et qui se sentent pleinement parents de cet enfant. Cela n’a rien à voir avec un quelconque lien biologique. Ainsi, parents biologiques et parents adoptifs sont des parents à part entière dès lors qu’ils tissent des liens d’amour, vécus au quotidien ou lointains, avec leur enfant. Il n’y a pas des “vrais parents” biologiques et d’autres, qui seraient de simples parents de substitution. Qui a jamais entendu parler de “faux” parents?

La question de l’accès aux origines des enfants adoptés est une question fondamentale. Tous ont le droit de savoir qu’ils ont été adoptés et d’user librement de cette information. Contrairement à l’idée reçue, tous les enfants adoptés ne cherchent pas à retrouver leurs parents de naissance, ni même à savoir dans quelles conditions ils sont nés, sans aller jusqu’à rechercher leurs parents de naissance. En revanche, tous s’interrogent sur le passé, avec plus ou moins d’intensité, sur l’avant et les raisons, mais aussi le chemin, qui les ont menés dans leur nouvelle famille.

Cette recherche se passe d’autant mieux que les parents adoptifs acceptent avec bienveillance ces interrogations, accompagnent l’enfant dans sa réflexion, le soutiennent dans ses éventuelles démarches. Ce peut être facile pour certains, plus difficiles à vivre pour d’autres: dans tous les cas, une telle recherche ne met pas en cause le lien d’amour qui aura été tissé des années durant entre parents et enfant, mais un soutien peut s’avérer à certains moments nécessaire.

Depuis 2002, la mise en place du CNAOP (Conseil national pour l’accès aux origines personnelles) apporte – du moins, actuellement, pour les enfants nés en France à la suite d’un accouchement dit “sous X”, c’est-à-dire secret ou anonyme – une réponse institutionnelle, qui n’est pas étrangère à l’action menée depuis de nombreuses années par EFA dans ce sens.

Vais-je aimer l’enfant que je vais adopter ?

Avant une proposition d’apparentement, de nombreux parents se demandent s’ils aimeront l’enfant qu’on va leur proposer, ou s’ils pourront ou sauront faire un “choix” face à plusieurs enfants.

Le sentiment maternel et paternel est une chose très mystérieuse et les parents qui mettent leur enfant au monde présentent déjà une grande diversité de perceptions: alors que certains sont immédiatement parents du nouveau-né, certains avouent ressentir une grande indifférence, des peurs, des doutes, qui peuvent s’exprimer par ce qu’on appelle le “baby-blues”, un passage de déprime.

Il en est de même pour les parents qui adoptent leur enfant.

C’était elle dès que je l’ai vue, et j’ai dû faire un effort pour ne pas fondre en larmes devant tout l’orphelinat” – dit une maman

Je me demandais pourquoi celui-ci, plutôt que celui d’à côté…” – une autre maman

Il est important de savoir que le “baby-blues” de l’adoption existe aussi, et ce d’autant plus que l’attente a souvent été longue et angoissante, et que la période de préparation (agrément et après) a souvent été vécue comme une pression, une exigence de se montrer des parents “parfaits”. Le sentiment de culpabilité si on ne tombe pas immédiatement sous le charme de l’enfant est alors grand, avec la tentation de ne pas s’avouer cette déprime passagère ou de ne pas rechercher de l’aide.

Au final, que l’on soit parent adoptif ou parent “biologique”, l’amour maternel et paternel se tisse naturellement et s’avère de même intensité: les parents qui ont eu des enfants par filiation biologique et d’autres par adoption en témoignent.

Néanmoins, il est très important, au moment de l’apparentement, de tenter de prendre du recul et de s’assurer de la décision que l’on prend, pour ne pas se décider “sur un coup de cœur” ou pour avoir le courage de refuser de devenir les parents d’un enfant que l’on ne se sent pas capable de porter. Accepter, c’est s’engager pour la vie.

A propos de l’accouchement dit sous X

L’un des grands débats autour de l’adoption en France concerne l’accouchement dit “sous X”, c’est-à-dire le fait, en France, que des femmes puissent accoucher sans donner leur identité. Pour les uns, cela permet d’empêcher que certaines femmes accouchent dans la solitude et sans accompagnement médical digne, ou qu’elles abandonnent leur enfant dans de mauvaises conditions pour lui, voire qu’elles commettent un infanticide. Pour les autres, cela priverait les enfants concernés du droit à connaître leurs origines.

Jusque dans la première moitié des années 1990, les familles membres d’EFA se sont beaucoup interrogées à propos de l’accouchement sous X. Dans les années 1996-1998, des mères de naissance (qui se sont appelées “mères de l’ombre”) ont commencé à faire entendre leur voix, et EFA a ouvert un grand débat interne, qui a duré deux ans avec, pour point central, un congrès interne consacré à la question. A l’issue de cette concertation, lors de son assemblée générale en 1998, Enfance & Familles d’Adoption décidait de ne pas prendre position et de laisser la question aux personnes directement concernées (personnes adoptées, parents de naissance, professionnels), tout en soulignant la nécessité d’être associé aux modalités d’accès aux origines et au travail de mise en place d’accompagnements.

En 2002, la loi sur l’accès aux origines personnelles crée le Conseil national pour l’accès aux origines personnelles (CNAOP). Enfance & Familles d’Adoption y siège depuis sa création, aux côtés des associations représentant les pupilles de l’État, des adoptés majeurs et des femmes.

Que dit la loi ? Une femme qui se présente à la maternité et qui ne souhaite pas donner son nom ou reconnaître l’enfant est invitée à:

  • laisser son identité sous pli fermé
  • laisser des renseignements non identifiants
  • laisser son identité dans le dossier

Il n’y a pas obligation à donner une identité. Si elle ne la communique pas, ce sera un accouchement anonyme; si elle la communique sous pli fermé, ce sera un accouchement dans le secret. On lui rappelle la possibilité de lever le secret de l’identité à tout moment. Toutefois, les levées de secret spontanées (par les parents de naissance, sans qu’ils aient été contactés) restent peu nombreuses. Sur les mères de naissance identifiées (lorsqu’une procédure de recherche est engagée à la demande de la personne née “sous X”), une sur deux accepte de lever le secret. Presque la moitié des parents de naissance recherchés ne peuvent être identifiés.

À l’intérieur d’EFA, des adoptés devenus majeurs siègent dans des conseils d’administration départementaux, au conseil d’administration et au bureau de la fédération; des échanges réguliers sur les questions liées à l’adoption et aux origines se sont instaurés avec des associations d’adoptés; des adolescents et des jeunes adultes s’expriment, certains (pas tous) engagent des procédures de recherche, en France ou dans leur pays de naissance, le plus souvent accompagnés de leurs parents.

Dans le cadre de l’adoption internationale, EFA souligne l’importance de la transparence de la procédure qui permet à un enfant de devenir adoptable, tout en cherchant à sensibiliser les responsables des pays d’origine au recueil d’informations, dans le respect de leur législation.

Tout cela – le cadre juridique français avec l’entrée en vigueur de la loi de 2002, l’impact de l’adoption internationale, l’expérience des premiers concernés, les adoptés – a conduit à ce qu’EFA réinterroge sa position en ce qui concerne l’accouchement dit « sous X ». Suite aux assemblées générales de 2009 et 2010, après un vaste débat interne, EFA a souhaité être force de proposition dans l’éventualité d’une évolution de la loi vers un recueil du nom et maintien du secret à la demande de la mère, autour d’un certain nombre de conditions incontournables::

  • soutien aux mères de naissance à toutes les étapes;
  • recueil d’éléments sur les antécédents médicaux à verser au dossier de l’enfant;
  • accompagnement;
  • recherche laissée à la seule initiative de la personne née dans le cadre d’un accouchement dans le secret;
  • respect de toutes les personnes concernées (enfant, fratrie, parents adoptifs, père et mère de naissance), respect de la vie privée et du droit à l’intimité de chacun.

EFA a toujours œuvré pour expliquer la nécessité de “dire l’adoption”, de fonder la famille, la relation parents-enfant, sur la vérité concernant la manière dont l’enfant était entré dans la famille. Et ce à des époques où les services sociaux affirmaient encore que moins on disposait d’éléments sur le passé des enfants confiés en adoption, moins ils en sauraient et mieux ce serait.

Aujourd’hui, plus de la moitié des enfants adoptés en France auront directement accès à leur identité et leur histoire, et plus des trois quarts des jugements prononcés à l’étranger font état d’une identité complète. L’action d’EFA y contribue assurément.

En 2013, EFA a organisé un colloque consacré à l’accompagnement de l’accouchement sous X (accompagnement des mères de naissance et des bébés) et à celui de l’accès aux origines. Un DVD reprenant les moments essentiels de ce colloque a été publié.