La poliomyélite chez l’enfant

La poliomyélite est une maladie virale qui a quasiment disparue dans les pays industrialisés grâce à la vaccination obligatoire depuis les années 1960. Malgré les programmes de l’OMS, qui a fait de son éradication un de ses objectifs prioritaires, elle persiste à l’état d’endémie dans plusieurs pays, notamment en Afrique et en Inde. Il n’est donc pas rare que des enfants provenant de ces pays en portent les séquelles.

La contamination

La contamination se fait par voie orale, facilitée par des conditions d’hygiène précaires. Comme toutes les maladies infectieuses, elle commence par une période inflammatoire, mais la particularité du virus de la polio est de s’attaquer aux cellules nerveuses motrices de la moelle épinière. Le mauvais fonctionnement de ces cellules entraine la paralysie des muscles correspondants. Les signes seront donc très variables selon les cellules et les muscles atteints.
Il n’existe pas de traitement permettant de détruire ce virus, et il faut donc surveiller l’évolution naturelle de la maladie en palliant les défaillances musculaires.

En ce qui concerne les enfants en situation d’adoption, ils sont normalement bien vaccinés. Mais compte tenu de l’épidémie, il n’est pas impossible que de plus en plus d’enfants porteurs de séquelles de poliomyélite soient proposés à l’adoption.

Les effets de la maladie

Les paralysies musculaires peuvent atteindre tous les muscles et avoir donc des conséquences variées. Elles sont totalement aléatoires, non symétriques, touchant un groupe de muscles mais pas l’autre sur un même membre ce qui donne des tableaux cliniques très divers. Par exemple : les muscles fléchisseurs du bras peuvent être atteints sans que les muscles extenseurs le soient ; le patient ne pourra donc pas plier le bras mais pourra le retendre si on le lui fléchit. Certaines atteintes sont plus dramatiques que d’autres et notamment lorsque les muscles respiratoires sont atteints, une mise sous respirateur peut être nécessaire.
Lorsque la phase initiale inflammatoire est terminée, certains muscles peuvent récupérer et les paralysies disparaître ou s’atténuer. Mais une fois encore, la topographie et le délai de régression sont éminemment variables. Certaines cellules seront cependant détruites et les cellules nerveuses n’étant pas capables de se régénérer, les pertes qui en résultent sont définitives.

Des déformations résultant d’un processus purement mécanique apparaissent tout au long de la vie. Par le jeu des tensions entre des muscles actifs et d’autres inertes, les articulations sont mises à mal et se déforment. De plus, la mise en charge trop précoce ou une kinésithérapie trop agressive à la période de régression accentue ces phénomènes. Pieds bots, flexum de hanche ou hanche bloquée, bascule du bassin, mains déformées, scoliose, de multiples tableaux peuvent en découler. Chez l’enfant, la croissance accentue encore le processus, la construction osseuse étant comme accélérée du côté sain par rapport au côté paralysé où elle semble ralentie. Et même à l’âge adulte, la prise de poids, l’arthrose, l’ostéoporose peuvent encore modifier les déséquilibres. Des troubles circulatoires, des problèmes de peau peuvent toucher les membres atrophiés par la maladie.

La prise en charge

Les enfants peuvent présenter un handicap moteur variable qui dépendra des paralysies “séquellaires”. La prise en charge peut être chirurgicale et orthopédique pour lever les tensions musculaires responsables des déformations, appareiller un membre paralysé pour lui redonner une fonction. Mais la surveillance de la croissance est indispensable pour limiter les complications et préserver le capital musculaire et osseux résiduel. Leur vie quotidienne et leur avenir d’adulte dépendront de l’intensité de leur handicap et des fonctions touchées.

La Revue Accueil

Accueil est une revue trimestrielle réalisée par EFA. C’est la seule revue française consacrée à l’adoption. Accueil propose des témoignages d’adoptés et d’adoptants, des textes émanant de travailleurs sociaux, psychologues, psychanalystes, sociologues, juristes, écrivains.

Avant de partir

Certains des pays où la polio est endémique sont aussi des pays d’origine en adoption internationale. Aussi il n’est pas inutile de rappeler certaines règles de prudence élémentaire si vous êtes amenés à vous rendre dans ces régions.

La vaccination est la seule prévention. Donc avant de partir, il est indispensable de vérifier la validité de vos vaccinations ; si celles de vos enfants sont en général à jour (la vaccination est obligatoire et fait partie du “pack vaccinal” des premiers mois et des rappels dans l’enfance), celles des parents sont moins souvent vérifiées, d’autant que, hormis pour certaines professions, les rappels ne sont plus obligatoires après l’âge de 35 ans.

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