La ligne nationale d’écoute

Une ligne nationale d’écoute, en lien avec la prise de conscience qu’un accompagnement des familles avant, pendant et après l’adoption est nécessaire : Autant l’enfant doit être au cœur de tout projet familial, autant pour aider un enfant, il faut souvent commencer par aider les parents.

 La ligne nationale d’écoute EFA


Vivre l’écoute de pairs, sans jugement, dans l’anonymat et la discrétion.
La permanence est ouverte les :
 – Mercredi soir de 20h30 à 22h30
 – Jeudi après midi de 14h00 à 17h00
   (sauf août et jours fériés)
Consulter tous les détails de la ligne d'écoute.

Une ligne nationale d’écoute : pourquoi ?

Une ligne nationale d’écoute, en lien avec la prise de conscience qu’un accompagnement des familles avant, pendant et après l’adoption est nécessaire : Autant l’enfant doit être au cœur de tout projet familial, autant pour aider un enfant, il faut souvent commencer par aider les parents.

 

Vivre l’écoute de pairs, sans jugement, dans l’anonymat et la discrétion.

Parler d’adoption n’est pas chose facile, surtout pour évoquer des souffrances, des regrets ou des inquiétudes. Longtemps, il n’a pas été question d’aborder ces sujets tabous, même au sein d’EFA !

L’adoption est certes un « parcours du combattant », mais surtout un joli conte de fées à l’arrivée de l’enfant, point final. Les parents en difficulté se retrouvent isolés, interdits « de parole » au risque d’être jugés mauvais ou indignes. La ligne d’écoute est donc devenue l’un des outils de l’accompagnement des familles adoptives. Elles y trouvent la possibilité de vivre l’écoute de pairs, sans jugement, dans l’anonymat réciproque et la discrétion. Bref, tout l’inverse d’un réseau social !

Ce qu’elle n’est pas : la ligne d’écoute n’est ni une consultation à but thérapeutique, ni une source de solutions toutes faites. Mais très souvent, derrière une simple question, il y a beaucoup de questionnements ! Pour certains, cela sera le mode d’entrée dans l’univers d’EFA.

Qui écoute ?

Les écoutants se sont formés, respectent une charte et s’engagent.

Celui qui écoute doit se préparer et se rendre disponible à l’autre. En toutes circonstances, il doit rester zen, modeste, le plus bienveillant possible et se protéger lui-même des émotions engendrées par ce qu’il entend. Il doit aussi savoir conseiller des lectures qui aident à cheminer, orienter vers des consultations spécialisées (Coca) et peut inviter les personnes qui ne connaissent pas encore EFA à contacter leur association départementale, à s’abonner à la revue Accueil, à participer aux ateliers et rencontres diverses et variées…

Pour ce faire, les écoutantes, membres actifs d’EFA, déjà parents par adoption, soucieuses de contribuer au soutien à la parentalité au sens large (avant et après l’adoption) ont à cœur d’entretenir régulièrement leur formation à la pratique de l’écoute. Elles se rencontrent deux à trois fois par an pour évoquer leurs expériences d’écoutantes et l’actualité de l’adoption qui pourrait nécessiter une attention particulière en termes d’accompagnement, parfois aidées dans cette analyse de pratiques par un professionnel extérieur à EFA.

Qui peut appeler ce numéro ?

  • Les parents adoptifs :

Certains parents en grande souffrance ont un immense besoin d’écoute, confrontés qu’ils sont, souvent sans y avoir été préparés, à des difficultés relationnelles avec leurs enfants, accompagnées de comportements hors normes et/ou de problèmes scolaires : situations de rejet, opposition, agressivité, insultes, colères ou hyper-attachement, troubles du sommeil ou de l’alimentation.

Les parents se disent seuls, débordés, démunis, épuisés, incompris, surtout les parents « solos ». Ils sont à la recherche d’un groupe de parole, de lieux de rencontre avec d’autres parents dans la même situation, de coordonnées de spécialistes. Plus de la moitié des appels émanent de parents de pré-adolescents, d’adolescents ou de jeunes adultes avec, souvent, des problématiques de violences, vols, fugues, addictions diverses, soucis judiciaires ou proposition d’assistance éducative, voire de placement.

  • Des personnes adoptées :

Parfois en rupture parentale, ils appellent pour dire leur colère ou leur sentiment de rejet. Ils sont à la recherche de moyens de subsistance, d’aide pour se loger ou trouver du travail. Certains sont révoltés par les agressions racistes ou autres dont ils se sentent victimes. D’autres, même parfois très âgés, se renseignent pour rechercher leurs origines. Il arrive que, lors de retrouvailles, ce qui avait été raconté à la famille adoptive ne corresponde pas à la réalité. L’écoutant peut avoir un rôle important de prévention s’il lui est donné l’occasion, en amont, d’évoquer la nécessité d’une préparation et d’un accompagnement professionnels à la recherche des origines.

  • Les postulants à l’adoption :

Au cours des démarches d’agrément, les candidats à l’adoption expriment aussi colère et incompréhension lorsqu’ils sont confrontés à un refus officiel ou annoncé, des avis réservés émis par les travailleurs sociaux ou psychologues, des dossiers bloqués ou autre refus de visa.

Les titulaires de l’agrément, quant à eux, ont grand besoin de parler de leurs difficultés à faire avancer leur projet, de parler de l’attente, interminable et incertaine : Les écoutantes, elles-mêmes, osent désormais aborder l’idée de renoncement.

  • Des responsables d’associations départementales EFA :

Ils appellent surtout pour des difficultés dans leur mission d’accompagnement, devant des situations très compliquées à gérer. Le rôle de la ligne d’écoute est alors de les aider à prendre de la distance, voire à se protéger s’ils sont trop investis ou touchés par la situation.

  • Les personnes concernées par l’adoption (ou pas !) :

Des appels proviennent de personnes proches de parents adoptifs ou d’adoptés en général des grands-parents, inquiets des comportements « bizarres » de leurs petits-enfants adoptés ou, au contraire, en colère de ne pouvoir les rencontrer rapidement après leur arrivée. Parfois aussi des frères et sœurs, des amis proches, qui ne savent pas comment annoncer une grossesse, ou des conjoints d’adoptés qui ne savent pas comment les aider. Et puis, il y a les personnes de bonne volonté mais qui, faute d’expérience, pourraient outrepasser leur fonction ou leur place, et pensent heureusement à appeler la ligne d’écoute nationale avant d’agir !

La ligne d’écoute lors de situations de crise.

Le dispositif de la ligne d’écoute a déjà été amené à se mobiliser lors de situations de crise : drames ou blocages soudains à l’étranger (Haïti, République Démocratique du Congo …), découverte de procédures d’adoptions illicites (Sri Lanka) ou, plus récemment, pendant le confinement. Les écoutantes se préparent en analysant avec précision le contexte de crise, les besoins prévisibles, les ressources et les moyens, et le petit rôle du dispositif de la ligne d’écoute dans ce contexte pour accompagner au mieux les familles adoptives.

L’adoption et les réseaux sociaux.

Par leur facilité d’accès et leur utilisation grandissante dans tous les domaines, Ils ont sans aucun doute un rôle à jouer dans la préparation et l’accompagnement des familles adoptives : partages d’expériences, d’adresses, récits de vie, recherches d’origine. Nous en connaissons tous les avantages mais aussi les risques. La ligne d’écoute EFA offre un cadre différent : elle garantit bienveillance, absence de jugement, respect, anonymat et discrétion ! Elle n’a pour vocation, en toute modestie, que d’accueillir la parole pour qu’elle fasse sens et de redonner aux parents l’initiative de ce qu’ils pensent juste et favorable à leur enfant. Elle ouvre des possibles… L’histoire n’est jamais écrite une fois pour toute. En savoir plus.