Par qui faire suivre mon enfant ?

Dès l’arrivée d’un enfant au foyer, une multitude de décisions importantes s’impose aux nouveaux parents, parmi lesquelles le choix du médecin à qui l’on confiera le suivi de sa santé. Si cette question se pose à tout parent, elle est souvent plus prégnante et plus urgente dans le cadre de l’adoption.

Les quelques jours vécus ensemble durant l’adaptation ont parfois mis en lumière des signes qui peuvent inquiéter ou s’avérer symptomatiques d’une maladie banale qui nécessite cependant d’être prise en charge. Plusieurs possibilités s’offrent aux parents, avec leurs avantages et leurs limites ; et c’est en fonction des besoins qu’ils ressentent pour leur enfant, de leur propre relation avec la santé et le monde médical, et des ressources locales que le choix se portera vers l’un ou l’autre de ces professionnels.

Les diverses possibilités

Le médecin traitant des parents : Il vous connaît, il a peut-être accompagné votre projet d’enfant, a su vous conseiller au moment de l’apparentement sans juger. Souvent choisi en fonction de sa proximité et de sa disponibilité selon vos propres besoins, votre médecin traitant pourra répondre plus rapidement à vos demandes de consultation en urgence, aux visites à domicile. Il connaît aussi votre niveau d’angoisse face à la maladie et pourra la prendre en compte dans la prise en charge de votre enfant.

Un pédiatre libéral : Spécialisé pour les enfants, le pédiatre connaît donc aussi bien le développement normal de l’enfant que ses pathologies, qu’elles soient bénignes ou plus sérieuses. Il est en même temps le « généraliste de l’enfant » et son spécialiste ; il a son réseau de correspondants médicaux et paramédicaux pour les prises en charge les plus fréquentes (kiné, orthophonie, psychomotricité, pédopsychiatrie, orthodontie) ainsi que pour les sur-spécialités pédiatriques (cardiologie, endocrinologie, orthopédie, etc.) dont vous pourriez avoir besoin un jour.

Le centre de PMI (protection maternelle et infantile) : On trouve dans les centres de protection maternelle et infantile, une équipe de professionnels très compétents dans le domaine de la petite enfance (0 à 6 ans) : médecins, puéricultrices, parfois psychologues et/ou éducatrices de jeunes enfants. Ils peuvent vous proposer des consultations médicales préventives – surveillance du développement, vaccinations, dépistage de troubles – et vous orienter vers les professionnels adéquats en cas de maladie ou de suspicion de handicap. La puéricultrice pourra vous conseiller sur l’alimentation, le sommeil, l’éveil de votre enfant. La présence du psychologue vous aidera peut-être à exprimer, le cas échéant, un mal-être ou l’apparition de certains doutes ; il sera un soutien utile en cas de « dépression post-adoption » pour une première écoute et une orientation.

Comment choisir ? Il est possible qu’aucune de ces solutions ne vous paraisse suffisante ; ne voulons-nous pas le « meilleur » pour nos enfants ? Rien ne vous empêche de conjuguer deux modalités de suivi complémentaires : PMI et généraliste, PMI et pédiatre, généraliste et pédiatre. Un bon médecin est conscient de ses limites et n’a aucune raison de prendre ombrage d’une telle organisation, pour peu qu’elle ait été clairement énoncée et que l’un ne serve pas à « contrôler » l’autre.

Et les COCA ?

Les consultations d’orientation et de conseils en adoption doivent être considérées comme des consultations spécialisées, des centres-ressources, au même titre que les services hospitaliers de sur-spécialité (cardio-pédiatrie, neuro-pédiatrie, endocrino-pédiatrie). Elles sont utiles à des moments-clés, pour faire le point sur des pathologies liées à l’adoption, ou lorsque l’histoire d’adoption (mais surtout d’abandon initial) doit être prise en compte pour avancer dans le diagnostic ou la prise en charge. Que ce soit au moment de l’arrivée, de l’entrée en collectivité, de la scolarisation, et même de l’adolescence, les COCA réalisent un bilan de la situation et font des préconisations tant aux parents qu’au médecin traitant de l’enfant, qui peut ainsi s’appuyer sur leur expertise pour poursuivre son suivi.

Dans quel délai consulter ?

Tout dépendra de l’âge de l’enfant et de votre ressenti sur son état de santé. Il est tout à fait naturel pour des parents de vouloir s’assurer que leur enfant ne souffre pas d’une pathologie qui mérite un traitement rapide, de se poser des questions sur son alimentation, son sommeil, ses réactions, de demander conseil sur les prochaines étapes médicales à ne pas rater. On peut se référer au calendrier des consultations obligatoires entre 0 et 6 ans pour avoir une idée du délai. Plus l’enfant est jeune, plus le délai sera court : pour un nourrisson, une première consultation de prise de contact peut être utile dans la semaine qui suit son arrivée (15 jours pour un plus grand). Un bilan complet sera plus pertinent après quelques semaines, les parents étant mieux en mesure d’apporter leurs observations au médecin. Parfois, il y a urgence, notamment lorsqu’on suspecte une maladie contagieuse (tuberculose, gale) car non seulement il faut soulager rapidement l’enfant, mais il vaut mieux éviter qu’il contamine les personnes qu’il va côtoyer !

Pour conclure, il n’y a pas de solution unique et recommandable pour tous. C’est à vous, parents, de faire votre choix en fonction de vos attentes et des besoins que vous identifiez chez votre enfant. Prenez de l’assurance, vous êtes les mieux placés pour savoir ce qui est bon pour lui ! Ce qui ne veut pas dire que vous ne devez pas vous entourer de conseils pour faire un choix « éclairé ». L’expérience d’autres parents peut aussi vous aider.

Le « bon » médecin pour votre enfant, c’est celui en qui vous avez pleinement confiance et avec lequel vous vous sentez suffisamment à l’aise pour poser toutes vos questions.

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