Nordeste,
de Juan Solanas, 2005, TF1 Vidéo (DVD 2006)

À 43 ans, après avoir presque tout sacrifié au nom de ses ambitions professionnelles, Hélène décide de ne plus passer à côté de sa vie. Son désir de maternité l’entraîne aux confins de l’Argentine, à la recherche d’un enfant à adopter. Elle découvre alors le Nordeste, une région sauvage où la beauté la plus saisissante des paysages contraste violemment avec l’injustice sociale qui y règne. Au travers de cette quête, Hélène se confronte à une société en souffrance où les destins sont écrasés par le poids d’une misère telle qu’elle mène à toutes les corruptions, tous les trafics, tous les compromis. Au gré de ses rencontres et des amitiés qu’elle va lier, Hélène devra sans cesse faire face à ses propres doutes, ses questionnements personnels. Plus qu’à une simple quête, c’est alors à un voyage initiatique que l’on assiste.

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Holy Lola,
de Bertrand Tavernier, 2004, Universal (DVD 2006)

Le récit d’un désir d’enfant qui entraîne un jeune couple, Pierre et Géraldine, au cœur d’un voyage initiatique au bout du monde, dans un pays martyrisé par l’Histoire : le Cambodge. Pour eux, commence une aventure éprouvante et formidable : ronde des orphelinats, confrontation avec les autorités françaises et cambodgiennes, menaces de trafics. Sans oublier la méfiance et la jalousie mais aussi l’entraide de la petite communauté des adoptants réunie par le hasard. À travers cette quête, le couple fait face à ses peurs, ses égoïsmes, et en sort à jamais transformé.

Ce film émouvant présente, avec humour et émotion, les attentes, les angoisses de ce couple, son désir de devenir parent d’un enfant qui se fait attendre, les interrogations qui surgissent à cette occasion. Mais il donne une vision très personnelle d’une situation particulière de l’adoption, où seul le désir des parents potentiels est mis en scène, n’hésitant pas à aller d’orphelinats en orphelinats pour chercher un enfant, sans prendre en compte la souffrance que représente, pour les enfants, ce défilé d’adultes qui les regardent, les touchent ou, pour les plus grands, les ignorent, et, finalement, sont amenés à ” choisir ” un enfant.

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Notre enfant,
le dernier film de Diego Lerman vient de sortir en salle, avec

Médecin de Buenos Aires, Malena s’apprête à devenir mère au terme d’une démarche d’adoption longue et éprouvante. Remplie d’espoir, elle parcourt les 800 kilomètres qui la séparent de la mère biologique. Mais au moment de retrouver son bébé, Malena apprend que la famille de l’enfant lui impose de nouvelles conditions…

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Le film porte bien son nom et en dit long : deux femmes ont un enfant en partage, toutes deux mères et toutes deux légitimes.

Satoko et son mari sont liés pour toujours à Hikari, la jeune fille qui a donné naissance à Asato, leur fils adoptif. Aujourd’hui, Asato a 6 ans et la famille vit heureuse à Tokyo. Mais Hikari souhaite reprendre contact avec les parents d’Asato et va provoquer une rencontre. Des flash-back nous content comment les personnages en sont arrivés à ce point. Comment Hikari, amoureuse de son premier flirt à 14 ans, tombe enceinte et est contrainte par sa famille de confier son bébé à la naissance. Sa grossesse se déroule dans un refuge de jeunes mères démunies où elle rencontre d’autres jeunes femmes en rupture de ban. Après la naissance, commence pour la jeune fille esseulée une vie d’errance. De son côté, le couple tente vainement de concevoir un enfant, a recours à la PMA et, d’espoir en déception, décide de faire sien un enfant qu’il n’a pas conçu. Les trois protagonistes se rencontrent une première fois alors qu’Asato vient de naître et qu’il est remis à sa nouvelle famille. Émotion garantie !

Les scènes sont toujours justes et admirablement interprétées, le sujet est traité avec sobriété dans toute sa complexité, peut-être parce que la réalisatrice, elle-même adoptée, connaît intimement la question…

https://www.hautetcourt.com/films/truemothers/

Commentaire publié dans la revue Accueil n°201

Ladybird est une histoire d’amour : l’histoire de Maggie et Jorge, de leur perpétuelle lutte pour fonder une famille. Maggie a eu quatre enfants (de quatre hommes différents), qui lui ont été enlevés par l’assistance sociale à la suite de sa dernière liaison avec un amant violent.
Quand elle rencontre Jorge, gentil et honnête réfugié latino-américain, elle se voit accéder petit à petit à une certaine forme de bonheur, mais son passé continue à la poursuivre. Maintenant qu’elle est entre les mains de l’administration et des services sociaux, il lui est difficile de reprendre sa liberté.
Ladybird est l’histoire de la lutte d’une femme pour garder près d’elle ses enfants, préserver sa dignité, et construire une vie de famille.

http://diaphana.fr/film/ladybird/

 

Hortense, une jeune femme noire de 27 ans, spécialiste en optométrie et confortablement installée dans une vie qu’elle mène à sa guise, vient de perdre sa mère adoptive. Elle décide de retrouver la trace de Cynthia, sa mère biologique. Celle-ci, une ouvrière blanche, vit pauvrement avec son autre fille, Roxanne, âgée de 20 ans. Hortense lui téléphone. Cynthia s’affole, tergiverse et finit par accepter un rendez-vous. Ce jour-là, elle découvre qu’Hortense est noire et devine alors qui est son père. Bien que difficile au départ, une relation intime s’établit peu à peu entre les deux femmes, qui apprennent doucement à se connaître.

https://www.festival-cannes.com/fr/films/secrets-and-lies

Dans tes bras,
de Hubert Gillet, 2009, Sombrero & Rhône-Alpes Cinéma

Partant de l’histoire simple d’un enfant adopté alors qu’il était tout petit, Dans tes bras nous raconte le chemin que va emprunter Louis lorsque, devenu adolescent, il va ressentir un besoin irrépressible de retrouver sa mère de naissance et d’avoir une réponse à toutes les interrogations qui l’assaillent.  Bien qu’il ne soit pas autobiographique, ce premier long-métrage d’Hubert Gillet s’est nourri de l’histoire personnelle de son réalisateur qui, lui-même, a grandi dans une famille d’accueil. Pour lui, réaliser ce film a été une manière « d’interroger ce moment très précis de l’adolescence où la quête d’identité et la recherche de ses propres racines sont nécessaires, urgentes ».

L’histoire de Louis reste une histoire personnelle et, comme dans toute fiction, l’accent est mis de manière insistante sur certains aspects. Mais Enfance & Familles d’Adoption a aimé ce film pour toutes les questions qu’il soulève et toutes les pistes de réflexion qu’il ouvre sur la quête des origines montrant bien, une fois de plus, qu’il n’y a pas de réponse unique.

La tête de mes parents ,
de Sophie Bredier, Agat Films, 2012

Sophie Bredier, réalisatrice, adoptée en Corée, nous a livré lors de 3 précédents documentaires (Nos traces silencieuses, Séparées, un corps étranger) sa quête des origines et ses questionnements sur l’abandon, l’adoption, et l’identité. Dans ce 4e film, elle revient sur le parcours de plusieurs personnes nées sous X qui ont décidé, à l’âge adulte, de retrouver l’un ou l’autre de leurs parents de naissance. Entre illusions et désillusions, il est surtout question d’amour et de désamour, de seconde chance ou de rendez-vous manqué. Une vibrante réflexion sur l’identité.

Nos traces silencieuses,
de Sophie Bredier et Myriam Aziza, 1998, Epicentre films (2000)

Sophie Bredier, née en Corée, a été adoptée par une famille française à l’âge de 4 ans. C’est à peu près tout de ce qu’elle sait de ses premières années d’existence. À 26 ans, accompagnée de la documentariste Myriam Aziza, elle part à la recherche de l’origine des cicatrices présentes sur son corps. En suivant l’itinéraire tracé par ses marques corporelles, Sophie entreprend la quête de ses souvenirs, elle les interroge sans relâche et, de questions en réponses, parvient peu à peu à reconstituer le puzzle de son passé coréen. Le film avance, dévoilant ce qui a été caché, sans jamais chercher à détruire ce qui a existé. Remarquable description du malentendu entre parents et enfants : les parents adoptifs (comme les autres) se sentant menacés à l’idée que leur fille découvre la vérité ; pourtant, rien ne peut défaire ce lien.

Corps étranger,
de Sophie Bredier, La Lucarne Arte France, 2004

Depuis qu’elle est enceinte, Sophie Bredier traverse une violente crise identitaire et existentielle. Comment avoir un enfant quand on ne connaît rien de ses origines et qu’on se sent étranger dans son propre corps ? Que peut-on transmettre quand on ne sait pas qui on est ? Bouleversée, renvoyée à ce lien biologique qu’elle a toujours nié, Sophie Bredier entreprend un voyage intérieur qui l’amène à réfléchir sur la différence physique et l’enracinement, sur les liens avec son entourage et sur sa double identité…