C’est toi que j’attendais de Stéphanie Pillonca

C’est toi que j’attendais de Stéphanie Pillonca, Pyramide Films, 2020 (sortie 23 déc.)

Une très jeune femme se sépare de l’enfant qu’elle met au monde, sans réaliser le retentissement de cette « séparation » sur chaque jour de sa vie à venir. Un homme adopté, heureux dans sa famille d’adoption, père de deux grandes filles, n’a de cesse de retrouver sa mère de naissance. Deux couples en grande souffrance car sans enfants se lancent, pleins d’espoir, dans l’adoption. Quêtes, enquêtes, attentes, parfois bien longues, alternances entre douleurs abyssales et joies incommensurables, entre espoirs et désespoirs. Ce documentaire porte l’émotion à son paroxysme au travers des quatre histoires (vraies) qu’il présente : tout spectateur sera fortement touché, « concerné » puisque tous, nous sommes liés, reliés par la naissance, à la « famille », au lien avec notre mère « première », fût-il rompu à un moment donné. Ce documentaire est une belle exploration de ce que représente la famille dans toutes ses « quêtes ».

http://distrib.pyramidefilms.com/pyramidefilms-distribution-catalogue-c/c-est-toi-que-j-attendais.html

Commentaire publié dans le numéro 197 de la revue Accueil

Ma fille – Laura Bispuri

Ma fille de Laura Bispuri, UFO Distribution, 2018 (disponible en VOD)

Vittoria, une fillette rousse d’une dizaine d’années, vit avec ses parents, Tina et Umberto, dans un village de Sardaigne. Lors d’une fête, elle fait la connaissance d’Angelica, jeune femme blonde aux mœurs dissolues. Aimantée par Angelica, la fillette passe de plus en plus de temps avec elle tandis que, sous la menace d’être expulsée de sa maison, la jeune femme demande à Tina de l’aider financièrement. Les deux femmes sont en effet liées par un secret : Angelica est la mère biologique de Vittoria. Aux prises avec des émotions contradictoires, les deux mères et leur fille vont tour à tour se rejeter et rechercher l’amour ou le soutien de l’autre. Ce n’est pas seulement Vittoria qui s’attache à Angelica – en dépit de la vie qu’elle mène – mais aussi Tina, tiraillée entre la peur de perdre sa fille au profit d’Angelica et sa promesse de soutenir celle-ci. Dans un été étouffant et un paysage aride, alors que les hommes se montrent durs et méprisants, il règne entre la fillette et les deux femmes, pourtant aux antipodes l’une de l’autre, une solidarité et un partage d’émotions. Le spectateur comprend tous les affects des protagonistes, compatit au sort d’Angelica, est de tout cœur avec Tina, est sensible aux déchirements de Vittoria. Un beau film loin de tout manichéisme et de tout jugement sur les différentes expressions de la maternité.

https://www.ufo-distribution.com/movie/ma-fille-figlia-mia/

Ce commentaire a été publié dans le numéro 197 de la revue Accueil

Benni de Nora Fingscheidt

Négligée par sa mère, Benni, 9 ans, est enfermée depuis sa petite enfance dans une violence qu’elle n’arrive plus à contenir. Prise en charge par les services sociaux, ballotée de foyer en foyer, elle n’aspire pourtant qu’à être protégée et trouver un amour maternel qui lui manque tant. Son assistante sociale et Micha, un éducateur, tenteront tout pour panser ses blessures et l’aider à trouver une place dans le monde. Comme une mise en images des propos de Maurice Berger, ce film illustre avec subtilité le parcours et la souffrance explosive de ces enfants dits « incasables », de ces enfants tellement malmenés par la vie qu’un projet d’adoption ne paraît pas envisageable ou représente un véritable défi quotidien.

https://www.advitamdistribution.com/films/benni/

Ce commentaire a été publié dans le numéro 196 de la revue Accueil

 

Kuzola, Le chant des racines, de Hugo Bachelet

La chanteuse Lúcia de Carvalho part à la rencontre de ses racines angolaises en empruntant un chemin musical. L’enregistrement d’un album, Kuzola (amour, en kimbundu), l’amènera doucement jusqu’à son pays natal, en faisant quelques détours par le Portugal, le Brésil… lui offrant la possibilité de s’épanouir artistiquement mais également de saisir son histoire personnelle comme celle de l’Angola. Un pèlerinage sur les traces de son identité morcelée, à la recherche de ses origines. Au-delà de l’accès à son histoire, Lucia réussit à faire de sa musique une médiatrice pour lier ses multiples attaches.

http://africultures.com/kuzola-chant-racines-dhugo-bachelet-14540/

Disponible en VOD

Ce commentaire a été publié dans le numéro 195 de la revue Accueil

Pupille, un film de Jeanne Herry. Interviews et vidéo.

Pupille : un film magnifique sur un bébé né sous le secret, porté pendant deux mois par tous les adultes qui se mobilisent pour lui, pour lui permettre d’aller sereinement vers sa maman adoptive. Film lumineux, émouvant, aussi précis qu’un documentaire, admirablement interprété sans jamais tomber dans le pathos.

Théo est remis à l’adoption par sa mère biologique le jour de sa naissance. C’est un accouchement sous le secret. La mère a deux mois pour revenir sur sa décision… ou pas. Les services de l’aide sociale à l’enfance et le service adoption se mettent en mouvement. Les uns doivent s’occuper du bébé, le porter (au sens plein du terme) dans ce temps suspendu, cette phase d’incertitude. Les autres doivent trouver celle qui deviendra sa mère adoptante. Elle s’appelle Alice et cela fait dix ans qu’elle se bat pour avoir un enfant. PUPILLE est l’histoire de la rencontre entre Alice, 41 ans, et Théo, trois mois.

La bande annonce du film

 

Jeanne Herry a aussi rencontré Nathalie Parent, Présidente de l’association Enfance et Familles d’Adoption (EFA) et Sandrine Dekens, psychologue et coordinatrice ERF (Enfants en Recherche de Famille).  L’occasion d’aborder ensemble les thématiques universelles qui infusent PUPILLE et qui tissent des liens étroits entre fiction et réalité.

Entretiens avec les acteurs, Nathalie Parent et Sandrine Deckens.