De l’enfant rêvé à l’enfant réel

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De l’enfant rêvé à l’enfant réel
d’Andréa Négrelli, Live Productions, 2009

Andréa Negrelli a vécu longtemps dans la souffrance et la culpabilité de n’avoir pu « faire famille » avec l’enfant qu’elle a adopté avec son mari. Après des problèmes et séparation avec sa fille, la réalisatrice a entrepris de longues investigations pour tenter de comprendre cet échec.. Elle s’est aperçue que d’autres parents vivaient la même impossibilité à nouer des liens affectifs avec leurs enfants, ce qui lui a permis de se dégager de la culpabilité qui l’a trop longtemps hantée. Les parents interrogés osent dire la détresse et les épreuves qu’ils vivent au quotidien. En vis-à-vis, les adoptés adultes confient également ce qu’ils ont pu ressentir, parlent de leurs parents adoptifs, de leur environnement et de l’évolution de leur comportement au fil des ans.

Des personnalités bien connues de nos lecteurs comme Cécile Delannoy, le Docteur Françoise Hallet, et l’équipe québécoise du Docteur Chicoine apportent leurs connaissances dans ce domaine, encore trop peu connues et insuffisamment délivrées aux parents et futurs parents.

Ce film, même s’il a été réalisé il y a quelques années, est resté d’actualité, car il soulève des enjeux de société très importants. Le sujet est l’attachement des enfants, les difficultés et les troubles de l’attachement, au travers de l’histoire de trois familles.
Les problèmes d’attachement peuvent survenir dans les « meilleures familles », mais il existe une catégorie plus perceptible : les enfants adoptés. La raison en est que les adoptés commencent leur vie par des larmes, l’abandon et des douleurs. C’est pour cette raison que ce film se déroule dans des familles adoptives. Parmi les trois familles participantes, j’en suis l’une.

Le point de départ est ma propre histoire : mère adoptive, j’ai traversé plus de 10 ans de conflit avec ma fille adoptive. Au fil des années, il est devenu clair que de nombreuses familles vivent ou vivent les mêmes problèmes, mais personne n’en parle … Le film est réalisé « à la première personne » où je suis en même temps « dedans et dehors », j’interviewe, je partage mes sentiments, je témoigne.

J’ai commencé à tourner le film seul … En France, j’ai été le premier réalisateur à toucher à cette problématique. Plus tard, j’ai rencontré le producteur Xavier LE BLOND, qui a tout fait pour que le film existe.

Le film s’est enrichi du soutien et de la participation de nombreuses personnes : parents et enfants qui témoignent avec sincérité et pudeur, ainsi que par l’univers de professionnels français, belges, québécois, qui éclairent les spectateurs sur le phénomène de l’attachement, dans la vie quotidienne des familles.