Pascale Lemare, Être à sa place : parcours d’enfants placés devenus grands

Pascale Lemare, Être à sa place : parcours d’enfants placés devenus grands,
L’Harmattan, 2018

Ils ont entre 18 et 85 ans, ils sont étudiant, coiffeuse, conseillère conjugale, mère de famille nombreuse, assistante administrative, retraité, ancien SDF, certains peignent ou écrivent, d’autres jouent de la musique, cuisinent, font de la photo… Ils ont en commun d’avoir été placés à l’Aide sociale à l’enfance durant une grande partie de leur enfance. Pascale Lemare, déjà auteure du passionnant Art et abandon (recueil de témoignages d’artistes ayant vécu l’expérience de l’abandon), leur donne la parole. Récits rares et sincères, qui reviennent sur le moment du placement, la vie en famille d’accueil, le regard des autres, la vie affective, la fin du placement et la connaissance de son histoire. Tout d’abord présenté par thématique croisant les témoignages des adultes anciennement placés et ceux de professionnels, l’ouvrage fait ensuite la place à des témoignages plus exhaustifs et à des expressions créatives. Il y est beaucoup question de confiance, de liens, d’amour, de la place des parents mais aussi de sentiment d’abandon, du besoin de comprendre son histoire. Passionnant et émouvant !

https://www.editions-harmattan.fr/livre-etre_a_sa_place_parcours_d_enfants_places_devenus_grands_pascale_lemare-9782343142333-59121.html

Accompagner la naissance pour l’adoption

Ce livre est le témoignage d’une pratique élaborée au sein de la maternité des Bluets à Paris pour les femmes qui sont amenées à accoucher sous anonymat et à laisser leur bébé à une future famille. Voilà donc le carnet de bord de l’accompagnement d’une jeune mère, Judith, par la sage-femme, Claudine Schalck, elle-même accompagnée dans sa démarche précise et exigeante par l’équipe professionnelle. De la découverte de la grossesse de Judith à sept mois et demi à l’adoption de bébé Joséfine, nous sommes témoins de l’évolution physique et psychologique de cette jeune mère, des mouvements affectifs qu’elle suscite dans l’équipe, des éléments concrets de préparation, de la manière dont la sage-femme prend soin de la mère et du bébé, avec sensibilité, empathie, en l’absence de tout jugement de valeur…

Préface de Julianna Vamos, psychologue, psychanalyste à la maternité de Bluets.

https://www.babelio.com/livres/Schalck-Accompagner-la-naissance-pour-ladoption–Judith-/432255

Née sous X – L’enquête interdite

MENET Sabine, Née sous X – L’enquête interdite, Lemieux éditeur, 2016 À l’âge de 33 ans, Sabine Menet a découvert son adoption cachée. Elle met alors tout en oeuvre pour retrouver l’identité de sa mère biologique. Confrontée aux rouages administratifs entourant l’accouchement sous x, elle se rapproche de milieux associatifs, militants et politiques. Son enquête va durer quatre ans.
Au cours de cette période, elle s’attache à comprendre la psychologique de l’abandon, tant au niveau de la mère que de l’enfant, avec une réflexion plus poussée sur les conséquences qu’une révélation tardive produit chez un adulte. La question de l’identité est centrale. Dans son enquête, l’auteur découvre que les secrets des origines peuvent s’avérer un vrai champ de mines psychique, et retrouve les mêmes résonances auprès des pupilles et des personnes nées par insémination artificielle avec donneur anonyme.
Elle parvient, par des moyens non légaux, à retrouver l’identité de sa mère.

https://www.babelio.com/livres/Menet-Nee-sous-X–Lenquete-interdite/875126

De l’une à l’autre – De la grossesse à l’abandon

MARINOPOULOS Sophie, De l’une à l’autre, Editions Hommes et Perspectives, 1997 Psychologue clinicienne, Sophie Marinopoulos se penche longuement sur l’histoire et le cas de ces mères qui “abandonnent”. Cette pratique est tellement honnie dans notre société que notre fédération a beaucoup oeuvré, au sein du Conseil supérieur de l’Adoption, pour que le mot abandon soit remplacé par “remise en vue d’adoption” dans les textes de loi, termes jugés plus positifs pour l’enfant. Or Sophie Marinopoulos, à partir de son expérience professionnelle, plaide pour une reconnaissance de cet abandon, non par provocation mais par nécessité. Nécessité pour les parents qui posent cet acte, pour l’enfant qui naît à travers cet acte, et pour toute la cohérence de la filiation adoptive. S’appuyant sur sa connaissance d’autres pratiques culturelles autour du “don d’enfant” – en Polynésie, Australie, Nouvelle-Zélande – , elle réclame la mise en place d’une véritable politique d’accompagnement des parents ayant un projet d’abandon, sans laquelle il n’y a pas de construction possible.

https://www.amazon.fr/lune-%C3%A0-lautre-grossesse-labandon/dp/2911616162

De l’oubli à la mémoire, un autre regard sur l’abandon

GUILLIN Jeanne, De l’oubli à la mémoire, un autre regard sur l’abandon, Lejeune Xavier Eds, 2004 On les appelle « les femmes qui accouchent sous X », « les mères biologiques », et parfois même les « mal-mères ». On ne sait quel regard porter sur elles : réprobation, compassion, amertume ? Leur grossesse se passe dans l’indécision et la culpabilité. Ensuite, tout est fait pour qu’on oublie jusqu’à leur existence. Qui sont-elles ? Comment vivent-elles un acte qui semble contre-nature, et qui est pourtant ancestral ? Jeanne Guillin les accompagne avant, pendant et après leur accouchement. Après de longues années de travail et d’écoute, elle nous fait rencontrer – sans avoir peur des mots et des situations – celles qui prennent peu la parole : celles qui abandonnent. Vingt-six portraits, présentant chacun une facette du problème.
Ce livre sera précieux à tous ceux qui, de près ou de loin, ont besoin que l’on passe de l’oubli à la mémoire : ces mères qui accouchent sous X, mais aussi celles et ceux qui les rencontrent ; médecins, sages-femmes, travailleurs sociaux… Il apportera bien des réponses aux parents adoptifs et aux adoptés, qui portent longtemps en eux la question lancinante de leur naissance et de leur abandon.

https://www.amazon.fr/loubli-m%C3%A9moire-autre-regard-labandon/dp/2907608444

 

Des maternités impansables. Accompagnement des parentalités blessées

BABIN Sylvie, Des maternités impansables. Accompagnement des parentalités blessées, L’Harmattan, 2001 Certaines maternités sont impensables car dérangeantes, violentes, inquiétantes, blessantes. Ce sont ces mères qui choisissent de se séparer de leur enfant à la naissance, celles qui le maltraitent, ces femmes malades (séropositives, malades mentales, toxicomanes ou substituées) qui choisissent de devenir mère, ces femmes et ces hommes prêts à être parents mais qui n’arrivent pas à avoir d’enfant. Accompagner ces maternités, c’est permettre à ces mères, ces parents d’être reconnus et rester acteurs de leur vie. C’est aussi accueillir l’enfant en mettant des mots sur ce qu’il vit, en lui restituant son histoire. En témoignant de ces parcours de vie, Sylvie Babin s’interroge ici sur la place que la société laisse à ces maternités et parentalités particulières : être mère et père jusqu’à l’abandon, être parents maltraitants, malades, blessés.

https://www.editions-harmattan.fr/livre-des_maternites_impansables_accompagnement_des_parentalites_blessees_sylvie_babin-9782747513388-5253.html

Les enfants du secret

Les enfants du secret, Magellan et Cie, 2008 (ouvrage collectif) Ce magnifique ouvrage illustré a accompagné l’exposition Les enfants du secret, enfants trouvés du XVIIe siècle à nos jours et retrace l’historique en France de la douloureuse et délicate question de l’abandon.

https://editions-magellan.com/livres/les-enfants-du-secret-enfants-trouves-du-xviie-siecle-a-nos-jours/

Nés sous l’occupation : des bébés pour la France

Dans les pas de deux femmes en quête de leurs origines, ce documentaire lève le voile sur une page méconnue de l’après-guerre : l’adoption, dans le cadre d’un programme transfrontalier, de milliers d’enfants nés de l’occupation française en Allemagne. 

Au lendemain de la Seconde Guerre mondiale, l’Allemagne vaincue est divisée en quatre zones d’occupation. Partout, des enfants naissent des rapprochements – pourtant proscrits et parfois non consentis – entre soldats alliés et femmes allemandes. Si les Britanniques, les Américains et les Soviétiques considèrent ces grossesses comme des affaires privées, les Français y voient l’opportunité de repeupler la patrie. En mars 1946, le gouvernement militaire de la zone d’occupation ordonne aux autorités allemandes de signaler tout enfant dont au moins un des parents est ressortissant français. Parallèlement, à Paris, le ministère de la Santé publique et de la Population met sur pied un plan de transfert. Sous la pression conjointe de leur famille et des officiers de recherche, de nombreuses femmes, stigmatisées pour avoir frayé avec l’ennemi et contraintes par la misère, se résolvent ainsi à abandonner leur bébé. Soixante-quinze ans plus tard, Marie-José et Claudine, respectivement prénommées Marie et Margarete à leur naissance en 1946, cherchent encore, avec l’appui d’associations de part et d’autre du Rhin, à faire la lumière sur les premiers mois de leur vie…

Démographie et génétique
Jouets de stratégies politiques – démographiques d’un côté, économiques de l’autre, les Allemands y voyant des bouches de moins à nourrir –, 1 000 à 1 500 enfants seraient passés par des pouponnières de la Croix-Rouge avant d’être adoptés en France. Les métis, nés de soldats venus des colonies, étaient envoyés en Algérie, tandis que les plus faibles et les dénutris, sous couvert de paternité non prouvée, étaient rendus à leur mère ou placés dans des orphelinats allemands. Aux côtés de Claudine et de Marie-José, suivies dans leur poignante quête de réponses, ce documentaire étayé d’éclairages d’historiens lève le voile sur un épisode méconnu de l’après-guerre – les autorités françaises ayant effacé les traces de ces procédures –, qui a pris fin au lendemain de la création de la RFA.

https://www.arte.tv/fr/videos/097514-000-A/nes-sous-l-occupation-des-bebes-pour-la-france/

Une famille pour Duvet

CHAPOUTON Anne-Marie, Amélie Dufour (ill.), Une famille pour Duvet, Bayard, coll. les belles histoires, nouvelle édition 2015

Dans son terrier, Fanny la lapine pleure car son terrier est vide et qu’elle n’a pas de bébé lapin. Pistache, son mari, partage son chagrin. Ensemble, ils décident d’écrire à la maison des petits lapins donnés. Un classique, réédité sous un nouveau format et avec de nouvelles illustrations colorées.

https://www.babelio.com/livres/Chapouton-Une-famille-pour-Duvet/711261

 

En attendant Timoun

CASTERMAN Geneviève, En attendant Timoun, Edition Pastel/ L’école des loisirs

Du jour où elle reçoit la réponse pour sa demande d’adoption, une maman crocodile tient son journal qu’elle adresse à son futur enfant.
Installée sur un ponton face à l’horizon, elle attend jour après jour et s’interroge : “ Quand seras-tu dans mes bras ? “ . Les saisons passent et maman crocodile guette sans relâche l’arrivée de son Timoun ( « enfant » en créole), assise au bout du ponton. La joie cède la place à la morosité jusqu’à la colère, quand un beau jour arrive un message : “il est né, c’est un garçon “. Maman crocodile part en bateau chercher son croco des îles qu’elle ramène et berce tendrement sur une berceuse malgache.Comment rester insensible à cet album aux couleurs pastels qui dit si bien l’attente et les sentiments qui l’accompagne. Un livre où peu de choses se passent si ce n’est le dialogue intérieur et dans les illustrations qui fourmillent de détails et d’expressions à observer chez cette maman crocodile si humaine.

https://www.babelio.com/livres/Casterman-En-attendant-Timoun/306060