Accueil n°189, décembre 2018 – Vivre l’attente

Dans l’adoption, les délais se rallongent de façon inquiétante pour les enfants sans famille, comme pour tous ceux qui se proposent comme parents. Comment gérer cette période de plus en plus longue, comment utiliser ce temps « disponible », avec qui ? Comment accompagner les postulants et leurs proches pendant cette « si longue » attente ? L’attente est peut-être ce qui définit l’adoption avec le plus d’intensité. Pour l’enfant et le parent, elle est inévitable, parfois mal vécue, parce que subie. Elle peut être fragilisante ou destructrice, quand il n’y a pas de réelles perspectives, quand nous n’entrevoyons pas la durée. L’attente, au fond, n’a rien de passif et le temps peut aider à l’adoptabilité, à l’adaptabilité, partagées par l’enfant et le parent.

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La revue Accueil

Nouveau projet de fusion AFA/GIPED, quand l’histoire se répète,

Nouveau projet de fusion AFA/GIPED, quand l’histoire se répète,

Dans le cadre de la proposition de loi concernant l’interdiction des violences éducatives ordinaires (N° 1414), le gouvernement a déposé le 27 novembre un amendement  (N° 37) afin d’être autorisé à prendre, par ordonnance, les dispositions permettant la fusion de l’Agence française de l’adoption (AFA) et du groupement d’intérêt public « Enfance en danger » (GIPED).

Ce projet, déjà porté par le précédent gouvernement, avait été abandonné, en octobre 2016, face à la mobilisation des associations de parents adoptifs et faute d’avoir trouvé le vecteur législatif nécessaire. La mobilisation contre cette fusion était liée à l’absence totale de prise en considération des accréditations de l’Agence dans les pays d’origine, rendues immédiatement caduques en cas de disparition du GIP AFA. Avec, pour conséquence, l’arrêt brutal, dans un certain nombre de pays, de toutes les procédures d’adoption en cours et ce, quel que soit leur avancement.

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Pupille, un film de Jeanne Herry. Interviews et vidéo.

Pupille : un film magnifique sur un bébé né sous le secret, porté pendant deux mois par tous les adultes qui se mobilisent pour lui, pour lui permettre d’aller sereinement vers sa maman adoptive. Film lumineux, émouvant, aussi précis qu’un documentaire, admirablement interprété sans jamais tomber dans le pathos.

Théo est remis à l’adoption par sa mère biologique le jour de sa naissance. C’est un accouchement sous le secret. La mère a deux mois pour revenir sur sa décision… ou pas. Les services de l’aide sociale à l’enfance et le service adoption se mettent en mouvement. Les uns doivent s’occuper du bébé, le porter (au sens plein du terme) dans ce temps suspendu, cette phase d’incertitude. Les autres doivent trouver celle qui deviendra sa mère adoptante. Elle s’appelle Alice et cela fait dix ans qu’elle se bat pour avoir un enfant. PUPILLE est l’histoire de la rencontre entre Alice, 41 ans, et Théo, trois mois.

La bande annonce du film

 

Jeanne Herry a aussi rencontré Nathalie Parent, Présidente de l’association Enfance et Familles d’Adoption (EFA) et Sandrine Dekens, psychologue et coordinatrice ERF (Enfants en Recherche de Famille).  L’occasion d’aborder ensemble les thématiques universelles qui infusent PUPILLE et qui tissent des liens étroits entre fiction et réalité.

Entretiens avec les acteurs, Nathalie Parent et Sandrine Deckens.

Le mois des Adopté.e.s

Les Adopté.e.s se réapproprient la narration.

La première édition du MOIS DES ADOPTÉ.E.S, qui se déroulera entre la France, la Suisse, le Québec et la Belgique en novembre 2018, est un événement inédit dans le monde francophone. Pensé sur le modèle du «National Adoption Awareness Month», instauré dans les pays anglo-saxons depuis 30 ans, cet évènement s’inscrit dans la perspective d’une libération de la parole des personnes adoptées, et d’une prise de conscience générale sur ce sujet encore trop méconnu.

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Flexibilité de la scolarisation obligatoire pour les enfants adoptés

Mme Michelle Meunier interroge M. le ministre de l’éducation nationale et de la jeunesse

Mme Michelle Meunier interroge M. le ministre de l’éducation nationale et de la jeunesse sur l’abaissement de l’âge de la scolarisation obligatoire à 3 ans et la situation des enfants adoptés.

Le 15 octobre 2018 il présentait devant le conseil supérieur de l’éducation le projet de loi « pour une école de la confiance » et notamment la mesure relevant de la promesse du président de la République de rendre obligatoire la scolarisation des enfants dès l’âge de 3 ans. Si aujourd’hui près de 98 % des enfants de cet âge sont scolarisés, il est des enfants pour lesquels la scolarisation peut ne pas être un facteur d’apprentissage et de construction de soi efficient au regard de leur situation et de leur histoire personnelle.

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Le Massacre des innocents, les oubliés de la République

Le Massacre des innocents, les oubliés de la République

Mobiliser l’opinion sur les maltraitances à enfants et proposer des solutions, tel est l’objectif des deux auteurs de cet ouvrage, Michèle Créoff, vice-présidente du Conseil national de protection de l’enfance, et Françoise Laborde, ancienne journaliste de France 2. Cette enquête est aussi un travail d’analyse sur les maltraitances, les morts d’enfants, dont on ne parle pas.

Et les 300 000 enfants et mineurs, accueillis souvent tardivement par les services sociaux, ne sont guère mieux traités : ils peuvent être ballotés de foyers en familles d’accueil, leur santé est mal prise en charge, ils n’ont le plus souvent aucune formation (70 % n’ont aucun diplôme). Et à 18 ans, tout ce système aussi imparfait soit-il s’arrête brutalement : ils sont abandonnés par les services sociaux, pour la plupart en situation d’échec et sans ressources (40 % des SDF de moins de 25 ans sont d’anciens enfants placés !).

Personne ne s’y intéresse : Ces enfants ne votent pas, ces enfants ne manifestent pas, ils n’ont pas des milliers d’amis sur Facebook et quand ils ont survécu aux traumatismes de leur enfance, ils préfèrent oublier.

Michèle Créoff et Françoise Laborde, Le Massacre des innocents, les oubliés de la République, Independently published, 2018

Le GIP Enfance en danger fragilisé par des coupes budgétaires

Le GIP Enfance en danger fragilisé par des coupes budgétaires

Après la disparition de l’ORCAN (Organisation régionale de concertation sur l’adoption en Normandie) il y a deux ans, celle programmée de l’ORCA dans l’Est, et alors même que Michèle Créoff, vice-présidente du Conseil national de protection de l’enfance, et Françoise Laborde, ancienne journaliste de France 2, publient un livre dénonçant les failles de la protection de l’enfance, Le Massacre des innocents, les oubliés de la République, c’est maintenant au groupement d’intérêt public Enfance en danger d’être touché par une coupe budgétaire de 400 000 € en 2019.

Face à l’annonce de cette coupe drastique, la CNAPE (convention nationale des associations de protection de l’enfant) interpelle la ministre des Solidarités et de la Santé et appelle à une mobilisation massive pour sauver cette institution qui contribue à la prévention et à la protection des enfants en danger.

Lire le communiqué (pdf) du CNAPE « Le GIP est en danger » sur le site du CNAPE.

Accueil n°188 vient de sortir : « Grandir avec son histoire »

Lorsqu’ils rencontrent leur fils ou leur fille, les parents par adoption se trouvent face à un enfant conçu par d’autres, qui a grandi – plus ou moins longtemps – avec d’autres, et qui a une histoire, son histoire : c’est là une spécificité centrale de l’adoption. Cette histoire, ils la connaîtront peut-être, par bribes, ou de façon précise et complète. Quelle qu’elle soit, l’enfant doit pouvoir grandir avec cette histoire, qui sera mélangée et tissée à celle de ses parents adoptifs. Elle peut être lourde et complexe, parfois faussée ou escamotée. Des enfants peuvent ne rien savoir ou avoir été adoptés trop jeunes pour en avoir des souvenirs conscients. D’autres, plus âgés au moment de l’adoption, la portent en eux. Comment vont-ils, chacun, grandir avec elle ? Quelles traces laissera-t-elle en eux ?

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La revue Accueil

 

Hélène Jayet sur France Inter

De mère française et de père malien, elle a été adoptée et a grandi dans une famille d’enfants adoptés. Hélène Jayet ne sait rien et ne veut rien savoir de ses parents d’origine, mais elle explore le Mali et l’adoption par sa photographie (Adoptés : l’origine de l’histoire). Elle était l’invitée de « Regardez voir » (France Inter) le 25 août : un moment passionnant !

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EFA reçu par le ministère de l’Éducation nationale

Le 16 juillet, Nathalie Parent, présidente d’EFA, et Marie-Hélène Delorme, vice-présidente d’EFA, ont rencontré deux représentantes du ministère de l’Éducation nationale. EFA a demandé une flexibilité dans l’application de la future mesure d’abaissement à 3 ans de l’âge d’instruction obligatoire. Les enfants adoptés, qui arrivent de plus en plus âgés, doivent pouvoir bénéficier d’un temps d’intégration familiale avant l’entrée à l’école. La sensibilisation des enseignants à la scolarité des enfants adoptés a été également discutée. EFA espère que ce dialogue riche et constructif va se poursuivre dans les mois à venir.

Retrouvez les actions d’EFA en faveur de la scolarité des enfants adoptés