Merci à Yves Denéchère et Fabio Macedo pour l’organisation de ce colloque qui avait pour objectif de faire le point sur les connaissances et les problématiques de recherche en sciences humaines et sociales sur un siècle d’adoption d’enfants en France.

Retrouvez le programme et le résumé des interventions de la journée.

 

Sri landaise de Maylis Dartigue, Sister Productions, 2022 (documentaire)

En 1989, j’ai été adoptée à Sri Lanka par des parents français. En 2013, j’ai retrouvé ma famille biologique. Désormais, je choisis d’inventer mon identité entre mes deux lignées, mes deux cultures. En apprenant à être la fille de tous mes parents, je change de regard sur mon histoire d’adoption. En retrouvant ma mère, j’ai rencontré le monde.

Dossier de presse

 

À la fin des années 1980, devant le nombre croissant d’adoptions internationales et l’absence de garanties entourant leurs procédures et leurs suivis, la Conférence de La Haye de droit international privé (HCCH) a travaillé sur l’élaboration d’un cadre de coopération entre États qui venait renforcer la Convention internationale relative aux droits de l’enfant (CIDE). C’est ainsi qu’est né le projet de Convention sur la protection des enfants et la coopération en matière d’adoption internationale adoptée le 29 mai 1993 par la Conférence de La Haye.

Les principes de base de cette Convention, ratifiée par 105 États aujourd’hui, sont fondés sur l’intérêt supérieur de l’enfant, la prévention de l’enlèvement, de la vente et du trafic d’enfants et engagent les pays d’origine et les pays d’accueil :

— Les pays d’origine doivent s’assurer de l’adoptabilité de l’enfant et de la régularité du consentement à l’adoption donné par ses responsables légaux de façon libre et éclairée. L’adoption internationale peut être envisagée uniquement si aucune solution nationale n’a pu être trouvée.

— Les États d’accueil doivent s’assurer de l’aptitude des candidats à accueillir un enfant par adoption et de la reconnaissance du jugement d’adoption. Les profits indus sont prohibés. Chaque pays désigne une Autorité centrale chargée de contrôler les procédures.

Le 31 mai 2023, le bureau permanent de la Conférence de La Haye (HCCH) a proposé un événement en ligne pour célébrer le trentième anniversaire de la Convention de 1993. Trois tables rondes étaient au programme :

— « Apprendre du passé » où l’absence de cadre et la recherche de profit ont occasionné des pratiques illicites.

— « Personnes ayant un vécu », avec les témoignages de deux femmes adoptées, l’une originaire du Mali, l’autre de Roumanie, d’une mère biologique colombienne et d’une mère adoptive.

— « Perspectives d’avenir » pour relever les défis et continuer d’améliorer les pratiques (notamment sur la question des enjeux financiers de l’adoption internationale) et renforcer les dispositifs de soutien post-adoption et d’accès aux origines pour les 1 102 000 personnes adoptées de 1948 à 2023 (source : Pr Peter Selman).

Trente ans après son adoption, la Convention de 1993 reste une base essentielle pour peu que les États se donnent les moyens de la mettre en œuvre correctement afin de répondre aux besoins des enfants sans protection.

À l’occasion du 30e anniversaire de la Convention sur la protection des enfants et la coopération en matière d’adoption internationale de 1993, a été présentée la « boîte à outils pour prévenir les pratiques illicites et y remédier », production d’un groupe de travail qui a réuni 29 pays pendant six ans. Cette publication est disponible en français sur le site de la HCCH et s’adresse à tous les acteurs de l’adoption. Elle comprend des fiches de synthèses sur les pratiques illicites, une liste récapitulative visant à aider les Autorités centrales à prendre des décisions, une procédure type pour répondre aux pratiques illicites et des lignes directrices relatives à la coopération et à la coordination.

HCCH | Boîte à outils visant à prévenir les pratiques illicites en matière d’adoption internationale et à y remédier

Le bulletin n°69 de la newsletter d’EFA vient de paraître.

— Ciel, mes enfants adoptent ! Parcours vers l’adoption pour la famille élargie
— Les formations professionnelles EFA de l’automne
— ERF, un service d’EFA en faveur des enfants pupilles à besoins spécifiques
— Le forum d’EFA
— L’installation du Conseil national de l’adoption
— Le documentaire Adoptées, la force de vivre

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Le 11 mai, Enfance et Familles d’Adoption (EFA) a participé à l’installation et à la première séance plénière du Conseil national de l’adoption (CNA). La séance a été ouverte par sa présidente, Mme Monique Limon, Mme Charlotte Caubel, secrétaire d’État chargée de l’enfance, est ensuite intervenue sur les défis des prochains mois en matière d’adoption :

  • —Faciliter l’adoption des enfants à besoins spécifiques ;
  • Accompagner et préparer les candidats et les familles ;
  • Lever le voile sur les pratiques illicites en matière d’adoption internationale pour répondre aux demandes des personnes adoptées et de la société civile ;
  • Accompagner l’accès aux origines.

Le Conseil a procédé à l’élection du bureau dans lequel une large place a été donnée au collège associatif puisque quatre membres d’associations – dont EFA – ont été élus. Enfin, le Conseil a été saisi pour avis sur deux projets de décrets d’application de la loi du 21 février 2022 visant à réformer l’adoption : le projet de décret sur les OAA, qui conditionne la poursuite de leur activité, et celui sur le congé d’adoption qui assouplit ses règles de fractionnement. EFA a demandé qu’une partie de ce congé soit prise obligatoirement à l’arrivée de l’enfant au foyer par au moins un parent.

Ces trois femmes trentenaires ont été adoptées à l’international, originaires du Brésil, du Vietnam, de l’Inde. Comme tous-tes les adoptés-es, elles ont vécu avec cette blessure originelle d’abandon, mais elles ont su faire le deuil de cette perte originelle. Elles en tirent aujourd’hui une force résiliente, en s’investissant pleinement dans leur vie sociale et dans leurs métiers du soin et de l’accompagnement.

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Les 100 jours de Léa : 100 contributions, objectif atteint à 151 % !

Le 24 novembre 2022, EFA lançait une campagne de financement participatif visant à réunir les fonds nécessaires à la diffusion d’une version papier du livret « Léa devient pupille de l’État » auprès des conseils de famille des pupilles de l’État et des services ASE. Comme on peut le lire sur la page dédiée, l’objectif de la campagne était fixé à 4 000 € et le délai pour l’atteindre à 100 jours, la campagne devant se clore le 4 mars 2023. Le 31 décembre, soit le 38ème jour, Léa a eu la surprise d’apprendre que la somme était atteinte : beau cadeau de fin d’année !

EFA ne manquant pas de projets concernant Léa et ses amis, il a été décidé que la campagne allait se poursuivre jusqu’à la date prévue, dans la perspective du travail à mener sur un autre livret – et nous avons continué à recevoir vos contributions – sur la plateforme HelloAsso, par chèque, par virement, y compris de dernière minute ! – le tout pour un montant d’un peu plus de 2 000 € supplémentaires.

Nous avons déjà remercié 60 d’entre vous par l’envoi d’une carte postale, 40 par celui d’un livret, 10 par l’offre d’un numéro spécial de la revue Accueil, et enregistré un abonnement d’un an à la revue. En matière d’abonnement, cette campagne se solde également par 35 inscrits supplémentaires à la newsletter EFA. Si certains contributeurs ont souhaité ne rien recevoir en contrepartie de leur geste, ils savent que notre gratitude n’en est pas moindre pour autant.

Que vous dire, donc, sinon à nouveau un grand merci et même plusieurs !!! Merci de vos dons, bien sûr, merci de votre confiance dans nos projets, merci de l’intérêt que vous avez témoigné à la cause de Léa et de ses amis comme à EFA tout au long de cette campagne.

Ces remerciements, nous les adressons à ceux d’entre vous qui ont contribué directement et indirectement à réunir les fonds, pécuniairement, bien sûr, mais aussi en relayant notre appel dans leur entourage et sur les réseaux. Parmi ces personnes, citons celles qui nous ont donné l’autorisation de le faire :

Marie‑Hélène Delorme – Dominique Chilewski – Guillaume Droin – Benoit Boutillier – Céline et Paul Toulouse – Danielle Housset – Catherine Hueber – Hélène Bazus – Michel Roland – Bernard Audourenc – Céline Piton – Anne Roy‑Bouchard – Stéphane Moreau – Kirsten Mante – Dany Lambert – Pauline Garbé – Annabelle Etchebers – Marie‑Christine Bach – Cathy Bernatets – Laurence de La Verrie – Samantha Bonamy – Aurélie Merlin – Émilie et Guillaume Reux‑Busson – Thierry Gallimard – Julien Feliciano  – Nathalie et Jean‑François Courrèges – Paméla Diep – Isabelle Pesque – Violaine et Sebastien Reyns – Chantal Silvestri – Nicolas et Florent Guiraute – Anaïs Ascaride – Guillaume Gratacos – Lea Graafland – Marjorie Bach

Ainsi que les associations départementales, leurs administrateurs et leurs adhérents, qui ont contribué au projet :

EFA03 – EFA13 – EFA16 – EFA17 – EFA31 – EFA37 – EFA38 – EFA42 – EFA44 – EFA60 – EFA75

À tous, un très grand MERCI !

 

A la porte de l’orphelinat, la boîte à bébé du pasteur Lee a déjà accueilli une trentaine de nouveau-nés depuis le début de l’année. Tous abandonnés par leurs mères, de peur d’être mises au ban de la société. En Corée du Sud, dixième puissance économique mondiale, les abandons d’enfants sont un des secrets les mieux gardés. Ces femmes sont pour la plupart des mères célibataires et dans ce pays, où les employeurs demandent le livret de famille lors des recrutements, avoir un enfant seule ou hors mariage est une honte. Ces enfants abandonnés sont souvent envoyés à l’adoption internationale. Depuis les années 1960, plus de 200 000 petits Coréens ont ainsi été accueillis par des parents à l’étranger. Ils constituent même la plus grande diaspora d’enfants de l’histoire moderne, nourrissant le business de multinationales de l’adoption.

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Nous (Anne-Namalie, Adeline Damayanthi et Champika) avons été toutes les trois adoptées au Sri-lanka dans les années 80.

Nous nous sommes rencontrées en 2018, au milieu de la tempête émotionnelle qu’a produit l’annonce d’un vaste trafic de bébés sri-lankais mis sur le marché de l’adoption internationale. Notre détermination à garantir l’intérêt supérieur de l’enfant, l’accès des droits aux origines des adoptés et la reconnaissance de ces adoptions illégales qui ont bouleversé la vie de milliers d’adoptés, nous ont incitées à nous structurer par la naissance de ce collectif.

C’est à l’aune de nos histoires personnelles que nous mesurons le mieux l’étendue de ces pratiques illicites. A ce titre, nous portons la volonté d’agir pour le bien commun. Nos compétences personnelles et professionnelles nous ont convaincues que nous pouvions œuvrer ensemble vers les personnes adoptées du Sri-Lanka qui se questionnent sur ce sujet.

Par ailleurs, nous avons senti la nécessité d’ouvrir un vrai dialogue sur la scène politico-judiciaire afin de sensibiliser et permettre de faire évoluer le cadre législatif vers une meilleure protection des personnes adoptées. Pour cela, il nous semble évident de tisser un solide réseau partenarial avec toutes les associations et collectifs déjà actifs.

Nous ne nous prétendons pas être un collectif supplémentaire mais bien une instance complémentaire.

Accéder au site du collectif Akka.