Archive d’étiquettes pour : Témoignages

HACHEY Isabelle, Déracinés : les enfants perdus d’Hato Moyor, éditions La Presse (Québec), 2015

Dans les années 1980, plus de 200 enfants d’Hato Mayor, en République dominicaine, ont été séparés de leurs familles pour être confiés à des couples du Québec. Au cœur de cette petite ville des Caraïbes, une « machine à adoptions » redoutablement efficace avait été mise en place en toute légalité par un réseau québécois de missionnaires et de parents adoptifs. Trente ans plus tard, accompagnée d’Orlando Fleurant, l’un de ces enfants aujourd’hui adulte, Isabelle Hachey est partie sur les traces de cette organisation qui, bien qu’animée de bonnes intentions, a donné de faux espoirs à de nombreuses familles. À travers l’histoire d’Orlando, Déracinés lève le voile sur la dérive d’un système dont les impacts se font encore sentir, au Québec comme en République dominicaine.

https://www.cultura.com/deracines-les-enfants-perdus-d-hato-mayor-9782897053970.html

GIRAUD Céline, TREVERT Émilie, J’ai été volée à mes parents, Flammarion, 2007

En se lançant à la recherche de ses origines, Céline Giraud ne soupçonne pas le mystère dont elle va tirer le fil. Adoptée à l’âge de 16 jours au Pérou, cette jeune Française a toujours cru que ses parents, trop pauvres pour l’élever, l’avaient abandonnée. Mais voilà que cette employée de banque, mère d’une petite fille, découvre soudain qu’elle a été victime d’un réseau de trafiquants d’enfants. ” Tu n’as pas été abandonnée, tu as été volée “, lui révèle-t-on. Des deux côtés de l’Atlantique. Céline entreprend alors une investigation hors du commun.Elle fouille les archives, renoue avec les protagonistes, recueille des éléments sidérants sur le trafic. Elle découvre qu’une vingtaine d’enfants, comme elle, ont été dérobés à l’affection des leurs. La plupart vivent en France, encore dans l’ignorance de ce terrible secret. Son témoignage, émouvant et fort, est un livre sur l’adoption mais aussi un livre d’enquête. Le récit d’une jeune femme qui, après vingt-trois ans, découvre l’amour de sa mère naturelle sans jamais renier pour autant celui de ses parents adoptifs. Un cri du cœur et un message d’espoir.

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DRORY Diane et FRÈRE Colette, Le complexe de Moïse : paroles d’adoptés devenus adultes, De Boeck, 2011

Si tout humain se construit avec le complexe d’Oedipe, l’adopté, lui, doit y ajouter le complexe de Moïse qui caractérise sa filiation. L’amnésie infantile n’efface rien : un enfant adopté est toujours tiré des eaux, celles de sa mère biologique, et il reste inconsciemment imprégné des paroles qui ont été dites en ce temps-là. Comment faire, de ce murmure laissé en héritage, une force vive ? Soutenir son processus d’identification à la filiation adoptive ? Lui garantir le droit à la double loyauté ? L’aider à intégrer dans son histoire la blessure de l’abandon ? L’accompagner au cours de ses interrogations sur ses origines ?… Quinze adoptés, tous adultes, répondent à ces questions à travers le récit de leur vie, qu’ils ont confié à Colette Frère, celui de leur parcours, jonché de bien des paradoxes dont il faut trouver le sens. Un sens mis en lumière par le regard que Diane Drory, psychanalyste, pose depuis de nombreuses années sur les questions d’adoption. Ce très beau livre, d’une lecture facile, apporte un éclairage très intéressant sur l’adoption.

https://www.cultura.com/le-complexe-de-moise-9782804164560.html

DEMORTIER Christian, Adopté dans le vide, Fayard, coll. Les enfants du fleuve, 2001

Né à Pondichery en 1965, l’auteur a été adopté à 2 ans et demi par un couple belge, apparemment bien sous tous rapports. La réalité des faits est moins séduisante : le père, violent, abuse de Christian, la mère dépressive s’avère incapable de donner à cet enfant l’amour dont il a besoin. La présence d’un frère aîné, biologique avec lequel il a peu de relations, n’adoucit pas ce sombre tableau. Ce lourd climat ne s’allège qu’à la mort de son père, Christian a 14 ans. L’auteur analyse les étapes de sa quête d’identité. Il se sent étranger dans la société belge qu’il observe avec acuité, et fait à 16 ans une rencontre déterminante : celle de son premier ami, un indien de 14 ans, qui vit en Belgique avec ses parents. Christian fera, seul, à 26 ans, son premier voyage en Inde. Il se dit aujourd’hui “tiraillé par deux cultures auxquelles il n’appartient pas”. Ce témoignage extrême de maltraitance nous semble bien éloigné de ce pourraient décrire d’autres enfants adoptés en Inde ou ailleurs. Rappelons, dans cette collection (Les Enfants du Fleuve), les ouvrages destinés à faire connaître des initiatives de protection des enfants, comme le remarquable livre de Josette Dufour “Adopte moi quand même”, qui permet de comprendre les enjeux de l’adoption internationale, et les précautions à prendre en matière d’apparentement qui ne semblent pas avoir été respectées pour l’adoption de Christian Demortier.

https://www.decitre.fr/livres/adopte-dans-le-vide-9782213608655.html

DOLLÉ Cécile, Après l’adoption, Desclée de Brouwer, coll. Top famille, 2004

Des parents et des adultes adoptés dans leur enfance nous livrent ici leurs témoignages. Sans donner de réponses toutes faites, ces récits recueillis par Cécile Dollé montrent comment un chemin d’éducation se construit au jour le jour. Car, comme insiste le thérapeute Robert Neuburger, l’enfant qui est entré dans sa famille par adoption est un enfant comme les autres. Avec des repères pratiques et des adresses utiles où se renseigner, ce livre rendra service à tous ceux qui vivent l’aventure de l’adoption.

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DELHAMENDE Hélène, Ma mère quand ça l’arrange, La Boîte à Pandore, 2015

Chaque individu est à la recherche de ses origines, et plus ardemment encore lorsqu’il a été abandonné enfant. C’est le cas d’Hélène, partie à la recherche de sa mère biologique, et qui l’a retrouvée… pour ensuite être abandonnée à nouveau. La jeune femme est accueillie avec effervescence par cette mère retrouvée qui lui promet de ne plus jamais la quitter. Mais qui institue une règle stricte : Hélène ne peut la voir que le dimanche. Des dimanches où cette mère l’aime à contrecoeur ou l’assassine avec amour. Hélène raconte cette relation paradoxale et douloureuse avec un parent qui ne veut pas vraiment d’elle. Comment survit-on à de multiples abandons? Comment gérer cette souffrance ? Comment construit-on l’image d’une mère ?

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DOMERGUE Maguy, Devenir parents, Editions de l’Atelier Coll. Mieux vivre, 2003

Ce journal est le récit d’un mois de la vie d’une mère qui accompagne son fils adoptif au Brésil pour rencontrer sa mère naturelle : une démarche devenue nécessaire pour l’équilibre affectif d’un adolescent tombé dans l’engrenage de la délinquance. Elle raconte sa souffrance, sa part d’échec et les difficultés des relations parentales dans le cas d’une adoption.

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DEVIGNES Anne, Fallait pas m’adopter, Éditions Vaillant, 2012

Anne Desvignes, mère de 2 filles « biologiques » et 4 enfants adoptés, témoigne du parcours heurté et douloureux de sa famille suite à l’adoption d’une fratrie de 3 enfants, arrivés assez grands de Colombie. Au fil des pages, on voit s’installer la difficulté relationnelle avec l’aînée de la fratrie et émerger les points de fragilité du côté des enfants comme de celui des parents : – Le vécu douloureux de cette fratrie qui n’a pas été révélé aux parents, l’absence de préparation des enfants à leur adoption, le conflit de loyauté évident de la « grande » envers sa mère de naissance et de la Tia de la famille d’accueil ; – Le manque de préparation des parents, complètement déstabilisés par la fureur de leur fille, une réflexion préalable insuffisante, notamment sur leurs limites et celles de la cellule familiale. En conclusion, l’auteur nous fait part de ses réflexions personnelles sur l’adoption d’enfants grands et d’une fratrie. Un récit édifiant malgré une rédaction peu fluide et la présence de nombreuses coquilles dans le texte.

https://www.decitre.fr/livres/fallait-pas-m-adopter-9782916986340.html

Mon enfant par-dessus tout, APAERK, 2014

Dans ce livret, des familles ayant recueilli un enfant par Kafala témoignent. Des témoignages émouvants, touchants, sur les premiers moments, les bougies d’anniversaire qu’on souffle en famille. Comme indiqué dans la préface : qu’on l’appelle kafala ou adoption, chaque histoire livrée ici est une histoire unique qui se joue… Et en les lisant, une idée s’impose comme une évidence. Si la kafala n’est pas une adoption, qu’est-ce d’autre ? Si l’amour ressenti n’est pas un amour filial, qu’est-ce d’autre ?

Commander (3 €) à : APAERK 26 impasse du château d’eau 77290 Mitry-Mory

SAUZET Gérard et Catherine, Un matin de septembre Nathanaël nous a quittés, Publibook, 2013

« Il y a cette conception dans la tête, accepter un jour d’être parent d’un enfant qui ne sera pas la chair de notre chair, le fruit de nos entrailles mais celui qui est né dans nos têtes, qui va devenir, mystère de notre esprit, autant notre chair que si… Quand Nathanaël nous a quittés, une des plus grandes douleurs a été le manque physique comme si une partie de notre corps avait été arrachée, amputée d’un membre, d’un organe, mystère de la force de nos esprits. L’histoire d’un enfant adopté est toujours complexe, pour lui, pour ses parents, pour son environnement, pour la famille qu’il construira. » Un matin de septembre Nathanaël nous a quittés est un livre-thérapie, comme si ses auteurs avaient choisi de transférer leur douleur sur le papier. Il présente le témoignage sincère et authentiquement intéressant de deux parents qui ont choisi d’adopter, et expose de façon pure et simple, sans sentimentalisme ni faux-semblants, les faits et les émotions ressenties au cours de cette expérience humaine fabuleuse… mais aussi tragique.

https://www.decitre.fr/livre-pod/un-matin-de-septembre-nathanael-nous-a-quittes-9782342010176.html