Alerte polio

Devant l’augmentation de la circulation de virus sauvages de poliomyélite dans certains pays d’Afrique et d’Asie, l’OMS a décrété la situation d’urgence sanitaire et recommande aux autorités de chaque pays de prendre des mesures pour éviter l’exportation de ce virus.

10 pays sont actuellement concernés, dont 3 sont aussi des pays d’origine d’adoption internationale : l’Ethiopie et le Nigéria où le virus circule en interne, et le Cameroun où des exportations de virus ont été identifiées.

La protection vaccinale selon les protocoles en vigueur dans la plupart des pays, protège de façon individuelle de la déclaration d’une poliomyélite maladie ; mais elle ne protège pas de la contamination et donc de la dissémination avec le risque de voir ressurgir des cas de poliomyélite active chez des personnes à faible immunité. Il existe actuellement 2 types de vaccins dans le monde : un vaccin vivant oral qui est le plus utilisé notamment dans les pays d’endémie du fait de sa meilleure efficacité sur l’immunité intestinale, et le vaccin inactivé injectable utilisé en France qui a la même efficacité sur la protection contre la maladie mais n’empêche pas d’être porteur du virus dans les intestins après 12 mois.

La transmission du virus de la poliomyélite est oro-fécale, c’est-à-dire qu’on se contamine en portant à la bouche des aliments ou objets contaminés par les selles des porteurs. Les mesures d’hygiène élémentaires sont donc indispensables pour diminuer les risques : lavage des mains avant de manger, après avoir été aux toilettes ou changé la couche d’un nourrisson, lavage des légumes et fruits.

Suite aux recommandations de l’OMS, les pays sont appelés à vérifier le statut vaccinal des personnes venant des pays infectés y compris les voyageurs qui y ont séjournés plus de 4 semaines.

Si vous devez partir dans l’un de ces pays, notamment dans le cadre d’un projet d’adoption internationale plusieurs précautions sont à prendre :

  • Vérifier avec votre médecin votre statut vaccinal vis-à-vis de la poliomyélite et l’opportunité d’un rappel, car même si vous ne courrez pas de risque à titre individuel, vous pouvez être infecté et transmettre le virus à votre retour.
  • Si votre dernier rappel date de plus d’un an, et que vous risquez de séjourner plus de 4 semaines sur place, faites un rappel avant votre départ ; en effet, au retour un rappel datant de plus de 4 semaines et de moins de 12 mois peut être exigé.
  • Quelle que soit la durée de votre séjour et votre situation, n’oubliez pas votre carnet de vaccination sur lequel figurera le dernier rappel polio.
  • Enfin, pour les enfants adoptés venant de ces pays, les autorités sanitaires françaises recommandent la recherche de virus polio dans les selles à l’arrivée, en plus de la mise à jour habituelle du calendrier vaccinal. Ces enfants ayant en général reçu le vaccin vivant oral, un rappel injectable est recommandé pour parfaire l’immunité.

Dr Odile Baubin

VP en charge des questions de santé

Source : communiqué du Haut Conseil de Santé Publique du 24/04/2014

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