Joëlle Miquel, Chat alors, L’École des loisirs, 2020

Un soir de fête, les cousins de la chatte Pattes blanches lui annoncent sans ménagements qu’elle a été adoptée. À l’évidence, Pattes blanches est très différente de ses frères ainsi que de toute la famille Gouttière qui ne manque pas de lui faire remarquer qu’elle n’est « pas de leur sang ». Pattes blanches décide alors de partir à la recherche de celle qui l’a portée dans son ventre. Au terme d’un grand périple à travers Paris, Chat botté lui fera découvrir ce que signifie être une maman. Un conte où l’abandon et l’adoption sont abordés de façon lucide et avec beaucoup de justesse. Les jeunes adoptés s’y retrouveront sûrement.

https://www.ecoledesloisirs.fr/livre/chat-0

Ce commentaire a été publié dans le numéro 195 de la revue Accueil

Comme on peut, Michel Lafon, 2019

Avec un ton très actuel et sous forme de bande dessinée, l’auteur nous off re le récit sensible de son parcours d’enfant placé. Tout commence avec la prise de conscience, tout enfant, de sa propre pauvreté. On suit ensuite l’évolution du petit Mohamed à travers ses différents placements – foyer et familles d’accueil – jusqu’à l’adolescence, ses amitiés « claniques », ses fugues et ses comportements à risque. John Rachid livre avec sincérité ses émotions, son désarroi, ses colères, ses peurs et son sentiment d’injustice face aux institutions. Avec, en filigrane, le rêve d’une autre vie. Une des grandes réussites de ce livre est la puissance de l’expression graphique. Un dessin résolument moderne, percutant, inspiré des nouvelles cultures urbaines, et qui traduit avec énergie et audace les sentiments du petit Momo. Un dessin comme un coup de poing !

http://www.michel-lafon.fr/livre/2530-Comme_on_peut_-_T3.html

Ce commentaire a été publié dans le numéro 195 de la revue Accueil

Anaïs Vanel, Tout quitter, Flammarion, 2019

Saisir la balle au bond ou la vague au vent. Pas toujours facile. Il faut une bonne dose d’audace et de courage pour… tout quitter. Anaïs Vanel s’est jetée à l’eau, plongeant dans une passion de mer qui l’a propulsée sur un surf et lancée dans les pages d’un livre. Non pas un livre sur l’adoption mais un récit littéraire qui, par petites touches, cherche à dire sa vie d’avant et sa vie choisie. Depuis sa naissance en lointaine Chine en passant par son enfance auvergnate jusqu’à ses années trépidantes de jeune éditrice parisienne « comblée », Anaïs, à coups de bribes de vie trouvées, retrouvées, repérées a cherché à coller les morceaux qui façonnent sa véritable identité. De ce passé mosaïque, de ces fragments de vie orchestrés en une ronde des saisons est né ce récit « impressionniste », où l’on perçoit que l’enfance tient une part majeure, où l’on devine que le frère complice si cher, que les parents (adoptifs) mis à distance ces dernières années tiennent une part essentielle. La simplicité d’une vie dépouillée, une âme mise à nu, la mer ont opéré comme une renaissance chez cette sportive qui a su prendre la vague « au bond ». En même temps qu’elles ont signé la naissance d’un livre talentueux dont les mots délicats et pudiques nous ont beaucoup émus.

https://www.decitre.fr/livres/tout-quitter-9791033908357.html

Ce commentaire a été publié dans le numéro 195 de la revue Accueil