Adoption, Je t’aime.. Moi Non Plus

En France, 16 000 couples ou célibataires sont en attente d’adoption. Pour beaucoup, tout se passera bien. Pour d’autres, l’arrivée de l’enfant tant désiré sera le début d’un chemin tortueux, douloureux et parfois pavé de regrets. Car l’adoption est aussi la rencontre entre deux blessures. Celle d’hommes et de femmes qui n’ont pu donner la vie, celle d’enfants marqués par l’abandon et les souffrances.

Voici l’histoire de huit adoptions. Huit histoires de famille à la fois tendres et violentes. Parents et enfants racontent avec pudeur et dignité comment dépasser la douleur, l’incompréhension et le rejet.

Car, année après année, malgré les épreuves, les batailles, les divisions, malgré les larmes et les cris, malgré le renoncement des uns et le découragement des autres, parents et enfants finissent par fonder une véritable famille.

Pour Barbara, son adoption a d’abord été un arrachement : quand ses parents sont venus la cherche au Chili, elle  a dû quitter son orphelinat et sa nounou. Elle avait quatre ans : elle ne leur a jamais pardonné. Sonia, adoptée en Inde, n’a pas accepté la mort de sa mère de naissance. Dimitri a longtemps pleuré la nuit sans savoir pourquoi. Grégoire a connu la rue. Anna a été « celle de la DDASS », dont personne ne voulait. Lorsqu’ils sont arrivés dans leur nouvelle famille, tous étaient en colère. Trop d’adultes avaient déjà failli. Certains enfants ont choisi le conflit, la provocation, la violence, pour tester cet amour qu’ils croyaient impossible. D’autres ont préféré la fuite, la fugue, tout ce qui pouvait les détruire. Alors, le rêve des parents s’est transformé en cauchemar. Ils se sont sentis honteux, démunis. Avec face à eux, une société crispée : l’adoption est un acte d’amour formidable et une institution qu’il ne faut pas salir.

Paulette et Jean-Michel, les parents de Grégoire, ont vu surgir en eux une violence qu’ils ne soupçonnaient pas. Claudia, la mère de Paola, adoptée en Colombie avec son frère, a un temps sombré dans la dépression : ces enfants avait trop souffert de mauvais traitements infligés par leur mère biologique. Marianne et Damien ont appris à vivre avec Théo qui souffre d’un handicap non-détecté à la naissance. Parfois, la seule solution fut de se séparer, pour un temps. Nathalie a demandé le placement de Sonia, sa fille adoptive, qui lui rendait la vie impossible. Claudia et Louis voient leur fille, Paola, deux fois par mois. Elle a frappé sa mère : elle a été placée par les services sociaux.

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La tête au carré « Les modes d’attachement »

Selon la théorie de l’attachement, il existe un lien direct entre les styles d’attachement, mis en place dès la naissance, et les relations amoureuses futures.

De récentes études en neuropsychologie semblent en effet suggérer que l’attachement s’installe dans le rapport affectif avec les parents et se perpétue à l’âge adulte dans la relation de couple.
Le choix d’un partenaire amoureux serait donc inconsciemment guidé par la qualité de ce lien : s’il a été sécurisant, les relations amoureuses à l’âge adulte seront équilibrantes. Dans le cas contraire, l’individu risque de développer une forme d’insécurité affective (angoisse d’abandon, peur de l’intimité), annonciatrice de relations amoureuses tourmentées et conflictuelles.

Fort heureusement, ce verdict n’est pas sans appel : par une démarche thérapeutique adaptée permettant de comprendre les pensées et les comportements amoureux, il est possible de corriger sa trajectoire et de renforcer de façon durable la sécurité et le succès d’une relation.

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Enfant né sous X : le témoignage d’une mère biologique

Une équipe de France 2 a recueilli le témoignage de Yamina, qui a donné naissance il y a 22 ans à une petite fille qu’elle n’a jamais connue.

Faut-il permettre aux parents biologiques de retrouver leurs enfants ? Aujourd’hui, la loi ne l’autorise pas, mais certains le réclament. Yamina a donné naissance il y a 22 ans à une petite fille qu’elle n’a jamais connue. Aujourd’hui, elle fait tout pour la retrouver. À l’époque, Yamina Boulghalegh avait 16 ans, elle vivait chez sa grande soeur qui ne lui a pas vraiment laissé le choix. Elle doit accoucher dans l’anonymat le plus total sous X. 24 heures après la naissance à l’hôpital, elle confie son bébé à l’aide sociale à l’enfance.

Des recherches infructueuses
22 ans plus tard, elle se souvient parfaitement de ce jour. « Elle pesait 2,380kg, elle faisait 49cm, je m’en souviens comme si c’était hier », confie Yamina au micro de France 2. Aujourd’hui, c’est sur internet qu’elle recherche sa fille de 22 ans, laissant des annonces sur les réseaux sociaux. Après un accouchement sous X, il n’y a plus de trace, une souffrance. « Ça doit être dur pour un enfant de ne pas avoir d’identité, de ne pas savoir d’où l’on vient », ajoute-t-elle émue.
Ses enfants l’ont toujours soutenue dans ses recherches. Ensemble, ils parlent souvent de cette grande soeur qu’ils n’ont jamais vue. Aujourd’hui, Yamina Boulghalegh n’a aucune piste, elle envisage désormais d’engager un détective privé.

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