Les chiffres de l’adoption internationale en 2018

La Mission de l’adoption internationale (MAI) vient de communiquer les chiffres de l’adoption internationale en 2018. Leurs statistiques détaillées sont désormais disponibles sur le site de la MAI. (pdf).

Sans surprise, le nombre de visas délivrés pour l’adoption poursuit sa baisse : 615 contre 685 en 2017, soit une baisse de 10 %.

Le continent africain redevient le premier continent d’origine des enfants suivi de l’Asie, de l’Amérique et de l’Europe. Sur les 47 pays d’origine des enfants, les trois premiers restent, comme en 2017 mais dans un ordre différent, Haïti, la Colombie et le Vietnam.

L’âge des enfants reste également stable : 62 % d’entre eux avaient moins de 5 ans, même si l’on constate une légère augmentation des enfants de moins de 2 ans.
Plus préoccupante est l’augmentation des adoptions dans des pays « non convention de La Haye ». Néanmoins, certains pays, comme la Côte d’Ivoire et le Cameroun, ont récemment ratifié la convention et il s’agit, par conséquent, de dossiers enregistrés selon les anciennes procédures ou de reliquats de dossiers dans des pays où l’adoption a été suspendue comme la République centrafricaine ou la République démocratique du Congo. Le Congo Brazzaville serait susceptible de ratifier à son tour la convention.

L’Agence française de l’adoption reste le premier organisme intermédiaire d’adoption en France puisqu’elle a permis l’arrivée de 160 enfants. Le premier OAA est Orchidée avec 34 adoptions en Thaïlande. Neuf OAA ont réalisé 11 à 34 adoptions et dix-huit OAA ont réalisé 10 adoptions ou moins dans l’année.

On constate également une augmentation des procédures individuelles (+20 adoptions) mais qui s’explique, là encore, par un nombre important d’adoptions en Côte d’Ivoire ou au Congo Brazzaville. On peut penser que la suspension des adoptions dans certains pays comme la République centrafricaine et la ratification de la convention de La Haye par la Côte d’Ivoire, le Cameroun et le Bénin auront pour conséquence une baisse du nombre des adoptions réalisées dans ces pays. On peut toutefois s’interroger sur la possibilité qu’ont encore les candidats français d’adopter par démarche individuelle sans transmettre au préalable leur dossier à la MAI, comme l’exige la convention de La Haye, pourtant ratifiée par la France depuis 1998. Il serait largement temps que la France mette ses procédures en conformité avec la convention dont elle est partie depuis plus de vingt ans.

Enfin, comme en 2017, les enfants présentant au moins un besoin spécifique sont toujours nombreux et représentaient, en dehors des adoptions intrafamiliales, 68 % des adoptions, soit 374 enfants sur 550. Les adoptions intrafamiliales se sont élevées à 65 (45 en 2017, donc en forte augmentation) : mais s’agit-il toujours véritablement d’adoption ? Un encadrement de cette forme particulière d’adoption serait bienvenu.