Valérie Lacroix, Né sous X, Le Verger des Hespérides, 2017

L’intérêt de ce roman réside dans la justesse de ton utilisé pour parler de la naissance sous le secret. À la fête foraine, Léo consulte une diseuse de bonne aventure qui lui recommande, pour retrouver sa mère naissance, de suivre la trace des ours polaires… Alors que Léo est dévoré de curiosité mais aussi empreint d’une certaine inquiétude, l’attitude de sa mère adoptive, pleine de tact et de respect pour son fils et la femme qui l’a mis au monde, permet de distiller au fil du roman les conseils pour commencer à parler de la naissance « sous X » : patience et maturité pour les adoptés, bien qu’il ne soit pas nécessaire d’avoir atteint l’âge de 18 ans contrairement à ce qu’indique l’auteur, neutralité et écoute bienveillante pour les parents adoptifs au moment de la prise de conscience des circonstances de la naissance. Une bonne entrée en matière pour les jeunes d’une dizaine d’années.

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Je m’appelle Léon, j’ai 9 ans, mon père est en prison et je m’occupe de ma mère et de mon demi-frère Jake, un bébé. Jusqu’au jour où les services sociaux, parce que Maman ne se lève plus, décident de nous placer. Jake, tout petit garçon blanc, va être confié à l’adoption mais moi, je suis un grand et en plus je suis marron, alors je vais être placé chez Mo. Cette histoire nous la vivons à travers les yeux de Léon qui exprime sa tristesse, sa colère et son incompréhension face à cette séparation d’avec sa mère et son petit frère. Mais c’est aussi l’histoire de ses rencontres avec Mo, Sylvia, Tufty et bien d’autres encore, rencontres avec des adultes aimants qui amènent à la résilience.

Un livre magnifique qui prend aux tripes sans doute parce que nous voyons les événements se dérouler à travers les yeux d’un enfant, lucide face à l’injustice de sa situation et pourtant si jeune dans ses réactions.

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Laurence Pérouème et Hel Swinghedauw (ill.), Enfant d’ici, enfant d’ailleurs, Éditions Rêve d’enfant, 2016

Un échange entre père, mère et enfant, pour dire à ce dernier les émotions qui ont précédé son arrivée, leur rencontre, et la découverte de la vie avec ses particularités lorsque l’on vient « d’ailleurs ». De belles illustrations soutiennent ce texte destiné aux petits.

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Mijo Beccaria, Colette Camil, Le Petit Prince qui ne s’aimait pas, Les Arènes, 2016

La reine Beige et le roi Noir adoptent une petite princesse Rose. Quelque temps après, ils mettent au monde un petit prince Marron. Ils sont très fiers de leurs enfants mais le petit prince, lui, ne s’aime pas, il voudrait être beige comme sa maman, ou noir comme son papa mais pas marron. Il part dans la forêt où la chouette, un peu psychologue, va l’aider à mieux s’accepter et à retourner auprès de sa famille. Chacun d’entre eux saura trouver une expression qui lui montrera pourquoi ils l’aiment « marron ». Parce que la souffrance des enfants ne vient pas toujours d’où on l’attend : dans cette histoire magnifiquement illustrée, l’enfant biologique est celui qui ne s’accepte pas…

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Marie Salze a été adoptée au Guatemala quand elle avait trois mois. Aujourd’hui, elle a rencontré sa mère biologique.

Pour certains, c’est un rêve. Chaque année en France, de nombreux enfants adoptés tentent de retrouver leurs parents biologiques. Marie Salze a été adoptée au Guatemala quand elle avait trois mois. Grâce à une association, elle a retrouvé sa mère biologique. Finalement, quatre ans après les premiers contacts, les deux femmes se sont retrouvées en France. Au moment des retrouvailles, les parents adoptifs sont présents. Ce sont même eux qui sont allés chercher sa mère au Guatemala.

“Je ne pourrai jamais effacer tes blessures”
“Je te demande seulement pardon”, souffle la maman biologique à sa fille avant d’assurer que “c’est le plus beau jour de [sa] vie”. Quant aux parents adoptifs, ils ne sont pas inquiets. “C’est que du plus”, explique Christine Pommepuy. “Je me souviens quand adolescente, elle a commencé à se poser des questions. Je m’étais dit ‘le plus beau cadeau que je puisse faire à Marie, c’est retrouver sa mère biologique’.”

Après les retrouvailles, place à la découverte. La mère biologique a le bonheur de pouvoir découvrir le lieu où sa fille a grandi. “Le cadeau que je peux lui faire, c’est de lui dire : tu m’as donnée, je ne pourrai jamais enlever ce mal, je ne pourrai jamais effacer tes blessures, mais regarde, c’est l’accomplissement de ma vie”, rapporte Marie.

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Ôtez-moi d’un doute
de Carine Tardieu, avec Cécile de France, François Damiens, Guy Marchand, André Wilms

Alors que sa fille s’apprête à donner naissance à un enfant sans père, Erwan découvre que le sien n’est pas son père biologique. Sa quête des origines aborde toutes les facettes : l’ambivalence de la recherche, le poids du secret, l’impact sur tous les protagonistes de l’histoire sont évoqués avec délicatesse et sensibilité, et avec une touche d’humour qui apporte de la légèreté à ce sujet grave. Une belle fresque sur la place des pères dans un film où les mères sont absentes.

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Comment j’ai rencontré mon père 
de Maxime Motte, avec François-Xavier Demaison, Isabelle Carré, Albert Delpy

Dans la famille d’Enguerrand, petit garçon adopté d’origine africaine, rien ne se fait comme ailleurs !
Son père, Eliot, assume si peu d’être un père adoptif qu’il bassine son fils à longueur de journée sur ses origines africaines. Pour sa mère, Ava, Eliot en fait trop : trop aimant, trop étouffant… Une nuit, Enguerrand croise le chemin d’un migrant, Kwabéna, à la peau noire comme la sienne. Pour lui, c’est sûr, il s’agit de son père biologique ! Il décide donc de l’héberger dans sa chambre, à la grande surprise de ses parents… De péripéties en rebondissements, l’aventure pourrait bien souder la famille comme jamais.

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Il a déjà tes yeux 
de Lucien Jean-Baptiste, avec Aïssa Maïga, Lucien Jean-Baptiste et Zabou Breitman

Paul est marié avec Sali. Tout irait pour le mieux s’ils arrivaient à avoir un enfant. Jusqu’au jour où Sali reçoit l’appel qu’ils attendent depuis si longtemps : leur dossier d’adoption est approuvé. Il est adorable, il a 6 mois et s’appelle Benjamin. Il est blond aux yeux bleus et il est blanc. Eux… sont noirs.

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Lion
de Garth Davis, avec Dev Patel, Rooney Mara, Nicole Kidman

Une incroyable histoire vraie : à 5 ans, Saroo se retrouve seul dans un train traversant l’Inde qui l’emmène malgré lui à des milliers de kilomètres de sa famille. Perdu, le petit garçon doit apprendre à survivre seul dans l’immense ville de Calcutta. Après des mois d’errance, il est recueilli dans un orphelinat et adopté par un couple d’Australiens. 25 ans plus tard, Saroo est devenu un véritable Australien, mais il pense toujours à sa famille en Inde.

Armé de quelques rares souvenirs et d’une inébranlable détermination, il commence à parcourir des photos satellites sur Google Earth, dans l’espoir de reconnaître son village.

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Le fils de Jean
de Philippe Lioret, avec Pierre Deladonchamps, Gabriel Arcand, Catherine de Léan

Mathieu n’a jamais connu son père, sa mère aujourd’hui décédée ne lui en a presque jamais parlé. Aussi, lorsqu’il reçoit un appel téléphonique lui apprenant que son père vient de mourir, bravant les réserves de celui qui l’a informé, Mathieu décide d’aller assister aux obsèques. À Montréal, il fait la connaissance de deux garçons censés être ses frères, mais s’instaure alors un climat de mystère que le spectateur a du mal comprendre… Secrets de famille, recherche des origines, des thèmes que nous connaissons bien, même s’il n’est pas question d’adoption dans ce film remarquablement bien joué. En attendant sa sortie en DVD, on pourra lire ou relire le livre de Jean-Paul Dubois, Si ce livre pouvait me rapprocher de toi, dont Philippe Lioret s’est inspiré.

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