Juno

Juno,
de Jason Reitman, 2007, Fox (DVD 2008)

Juno, 16 ans, s’aperçoit qu’elle est enceinte. La jeune fille ne se sent pas disposée pour la maternité. Après avoir envisagé l’avortement, elle décide de trouver à l’enfant qu’elle porte des parents adoptifs.

Bande annonce (DVD)

 

Va, vis et deviens

Va, vis et deviens,
de Radu Mihaileanu, 2005, Warner Home Vidéo (DVD 2006)

Une mère chrétienne pousse son fils de neuf ans à se déclarer juif pour le sauver de la famine et de la mort. L’enfant arrive en Terre Sainte. Déclaré orphelin, il est adopté par une famille française sépharade vivant à Tel-Aviv. Il grandit avec la peur que l’on découvre son double-secret et mensonge : ni juif, ni orphelin, seulement noir. Il découvrira l’amour, la culture occidentale, la judaïté mais également le racisme et la guerre dans les territoires occupés.

Au travers d’une histoire d’adoption particulière racontée avec une très grande justesse et sensibilité et faisant une large place aux émotions et perceptions de l’enfant sur ce qu’il vit, ce film humaniste nous incite à la réflexion sur nombre de questions auxquelles les familles adoptives sont régulièrement confrontées : l’identité, le déracinement, l’intégration, le regard des autres, la tolérance, le droit à la différence, le poids du secret…Tous ces sujets sont abordés avec nuance, respect et humour sans jamais tomber ni dans la caricature, ni dans l’angélisme. Et malgré le parcours douloureux de ce peuple et de l’enfant qui nous guide dans cette épopée, en dépit des zones d’ombre que recèle l’humanité dans certaines situations, ce film nous transmet un magnifique message d’amour et de foi en ce que l’humanité peut aussi avoir de noble.

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Nordeste

Nordeste,
de Juan Solanas, 2005, TF1 Vidéo (DVD 2006)

À 43 ans, après avoir presque tout sacrifié au nom de ses ambitions professionnelles, Hélène décide de ne plus passer à côté de sa vie. Son désir de maternité l’entraîne aux confins de l’Argentine, à la recherche d’un enfant à adopter. Elle découvre alors le Nordeste, une région sauvage où la beauté la plus saisissante des paysages contraste violemment avec l’injustice sociale qui y règne. Au travers de cette quête, Hélène se confronte à une société en souffrance où les destins sont écrasés par le poids d’une misère telle qu’elle mène à toutes les corruptions, tous les trafics, tous les compromis. Au gré de ses rencontres et des amitiés qu’elle va lier, Hélène devra sans cesse faire face à ses propres doutes, ses questionnements personnels. Plus qu’à une simple quête, c’est alors à un voyage initiatique que l’on assiste.

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Holy Lola

Holy Lola,
de Bertrand Tavernier, 2004, Universal (DVD 2006)

Le récit d’un désir d’enfant qui entraîne un jeune couple, Pierre et Géraldine, au cœur d’un voyage initiatique au bout du monde, dans un pays martyrisé par l’Histoire : le Cambodge. Pour eux, commence une aventure éprouvante et formidable : ronde des orphelinats, confrontation avec les autorités françaises et cambodgiennes, menaces de trafics. Sans oublier la méfiance et la jalousie mais aussi l’entraide de la petite communauté des adoptants réunie par le hasard. À travers cette quête, le couple fait face à ses peurs, ses égoïsmes, et en sort à jamais transformé.

Ce film émouvant présente, avec humour et émotion, les attentes, les angoisses de ce couple, son désir de devenir parent d’un enfant qui se fait attendre, les interrogations qui surgissent à cette occasion. Mais il donne une vision très personnelle d’une situation particulière de l’adoption, où seul le désir des parents potentiels est mis en scène, n’hésitant pas à aller d’orphelinats en orphelinats pour chercher un enfant, sans prendre en compte la souffrance que représente, pour les enfants, ce défilé d’adultes qui les regardent, les touchent ou, pour les plus grands, les ignorent, et, finalement, sont amenés à ” choisir ” un enfant.

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Notre enfant

Notre enfant,
le dernier film de Diego Lerman vient de sortir en salle, avec

Médecin de Buenos Aires, Malena s’apprête à devenir mère au terme d’une démarche d’adoption longue et éprouvante. Remplie d’espoir, elle parcourt les 800 kilomètres qui la séparent de la mère biologique. Mais au moment de retrouver son bébé, Malena apprend que la famille de l’enfant lui impose de nouvelles conditions…

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True mothers

Le film porte bien son nom et en dit long : deux femmes ont un enfant en partage, toutes deux mères et toutes deux légitimes.

Satoko et son mari sont liés pour toujours à Hikari, la jeune fille qui a donné naissance à Asato, leur fils adoptif. Aujourd’hui, Asato a 6 ans et la famille vit heureuse à Tokyo. Mais Hikari souhaite reprendre contact avec les parents d’Asato et va provoquer une rencontre. Des flash-back nous content comment les personnages en sont arrivés à ce point. Comment Hikari, amoureuse de son premier flirt à 14 ans, tombe enceinte et est contrainte par sa famille de confier son bébé à la naissance. Sa grossesse se déroule dans un refuge de jeunes mères démunies où elle rencontre d’autres jeunes femmes en rupture de ban. Après la naissance, commence pour la jeune fille esseulée une vie d’errance. De son côté, le couple tente vainement de concevoir un enfant, a recours à la PMA et, d’espoir en déception, décide de faire sien un enfant qu’il n’a pas conçu. Les trois protagonistes se rencontrent une première fois alors qu’Asato vient de naître et qu’il est remis à sa nouvelle famille. Émotion garantie !

Les scènes sont toujours justes et admirablement interprétées, le sujet est traité avec sobriété dans toute sa complexité, peut-être parce que la réalisatrice, elle-même adoptée, connaît intimement la question…

https://www.hautetcourt.com/films/truemothers/

Commentaire publié dans la revue Accueil n°201

Chasseur, cueilleur, parent – Michaeleen Doucleff

Un livre de plus sur la parentalité et l’éducation ? Pas tout à fait car il s’agit d’un livre original, dont l’autrice est allée très loin cueillir ce qu’elle nous propose, avec un regard décalé et peut-être plus clairvoyant sur ce qui nous entrave.

Au bord du burnout parental, Michaeleen Doucleff, journaliste scientifique, décide de partir vivre avec sa fille dans des communautés de chasseurs cueilleurs, ces cultures qui affutent leurs stratégies éducatives depuis des milliers d’années, pour tenter de comprendre ce qui ne fonctionne plus dans notre façon occidentale d’éduquer les enfants. Alors que nous perpétuons des relations fondées sur les conflits et la peur, les parents chasseurs cueilleurs vivent la coopération et la confiance avec leurs enfants. Comment font-ils ?

Après un démarrage un peu long, visant à définir notre problématique occidentale (une conception éducative focalisée sur les recherches occidentales, une famille nucléaire, une routine parentale qui s’est emballée, la pression de la performance), on entre au bout de 80 pages dans le vif du sujet avec une plongée dans la culture maya. À partir de là, l’autrice nous entraîne dans une quête passionnante, mêlant le récit de ce qu’elle vit avec sa fille et ses observations, ses questionnements, les pistes éducatives et concepts qu’elle en tire, étayés par le regard scientifique de professionnels (psychologues, ethnopsychiatres…).

De l’éducation maya, elle retient la tendre camaraderie, cette facilité qu’ont les parents à associer les enfants à leurs activités du quotidien, à sortir du contrôle pour favoriser la collaboration. En Tanzanie, les parents hadza valorisent l’autonomie au point de se donner beaucoup de mal à ne pas dire aux enfants ce qu’ils doivent faire car ils sont convaincus que l’enfant sait comment apprendre et grandir. Quant aux parents inuits, ils ne crient jamais, jamais : ils s’attendent au comportement inapproprié de l’enfant, car c’est dans sa nature, il n’est pas mature !

Tout au long de ce livre, Michaeleen Doucleff pointe ce qui différencie notre modèle de ceux qu’elle explore : la solitude des parents occidentaux. Dans la famille nucléaire, la mère (et le père) est la seule camarade, seule source d’amour, seul lien social, seul divertissement et seule stimulation. Ailleurs, elle constate la force de la coopération silencieuse entre adultes au sein de communautés qui partagent les mêmes valeurs éducatives, ce qui permet à l’enfant de trouver des ressources auprès d’autres membres de la famille, d’amis du couple parental, de voisins parfois… S’il est vrai que dans le cas de nos enfants adoptés, certains conseils stéréotypés sont parfois mal appropriés, permettre à l’enfant d’observer d’autres pratiques, de trouver d’autres soutiens est aussi une richesse !

Alors, si vous ne craignez pas d’être bousculé, de questionner vos pratiques parentales, vous aimerez ce livre préfacé par Isabelle Filliozat, qui retrouve ici ses thèmes de prédilection comme l’autonomie, la gestion des émotions… Michaeleen Doucleff oriente les projecteurs sur des besoins de nos enfants que nous pourrions oublier, nous les parents adoptifs, centrés que nous sommes parfois sur le défi essentiel de (re)créer attachement et sécurité. Elle nous parle de leurs besoins de contribuer, de coopérer, de liberté, de reconnaissance qui pourraient bien renforcer autonomie, confiance et appartenance !

Michaeleen Doucleff, Chasseur, cueilleur, parent, Leduc Éditions, 2021

https://www.editionsleduc.com/produit/2579/9791028521592/chasseur-cueilleur-parent

Ce commentaire a été publié dans le numéro 201 de la revue Accueil

Mais d’où viennent ces étranges vibrations ? Les histoires de Mirou

Anne Clerx, Les histoires de Mirou. Mais d’où viennent ces étranges vibrations ? ASBL Le fil d’Ariane, 2021

Le fil d’Ariane accompagne les familles dans la création ou le renforcement des liens d’attachement. Anne Clerx, fondatrice et directrice du centre, y exerce comme psychothérapeute auprès des enfants qui ont changé de famille, ceux qui ont perdu leur maman de naissance. Elle vient de réaliser un livre à leur intention illustré de façon très évocatrice, pour les aider à surmonter leur traumatisme, leur mal-être. Une approche très originale qui devrait toucher les enfants concernés.

http://www.fil-ariane.be/livre.html

Ce commentaire a été publié dans le numéro 201 de la revue Accueil

Recherche parents parfaits – Stewart Foster

Stewart Foster, Recherche parents parfaits, Hélium éditions, 2021

Sam a 11 ans et vit en famille d’accueil où on lui dit qu’il fait partie de la famille, même s’il ne part jamais en vacances avec elle. Il voit parents et enfants se faire des câlins et réalise combien ça lui manque, combien il se sent seul, parfois. Cela fait bientôt cinq mois qu’il vit dans cette nouvelle famille, mais ça ne va pas durer : en cinq ans, il a déjà connu neuf maisons différentes ! Ces changements incessants et cette insécurité font qu’il hésite à s’engager dans des activités parce qu’il ne sait pas s’il sera encore là demain… Et, parfois, ça le fait exploser. Alors, aidé de sa meilleure amie, Sam va rédiger une annonce pour trouver deux adultes (mais un seul, ça ira aussi) pour aimer et s’occuper d’un garçon de 11 ans, des parents « parfaits » car il rêve d’une famille pour la vie, d’un chez soi parce qu’une maison et un chez soi, ce n’est pas la même chose.

Destinée à un public d’ados, cette histoire, rédigée dans un style alerte, met en évidence la douleur de ne pas trouver sa place et l’envie profonde de trouver un ancrage auprès de parents que tu auras pour le reste de ta vie.

https://helium-editions.fr/livre/recherche-parents-parfaits/

Ce commentaire a été publié dans le numéro 201 de la revue Accueil

Ce lien jusqu’à toi – Michalon, 2021

Estelle Lambert-Leynaert, Ce lien jusqu’à toi, Michalon, 2021

L’autrice et son époux commencent un parcours de PMA alors qu’ils résident en Nouvelle-Calédonie. Face aux échecs renouvelés, ils décident de fonder une famille différemment : ils se tournent vers l’adoption et la Colombie leur confiera un petit garçon âgé de 7 mois. Au-delà de l’histoire personnelle et particulière, Estelle Lambert-Leynaert insiste sur les spécificités de la filiation adoptive, la nécessité de faire cocon à l’arrivée de l’enfant, la théorie de l’attachement, les questions que se posent tous les parents adoptants.

Un livre plein d’espoir mais qui ne cache pas les difficultés rencontrées dans un tel parcours, ni celles liées à la parentalité adoptive.

https://www.michalon.fr/index.asp?navig=catalogue&obj=livre&no=69806

Ce commentaire a été publié dans le numéro 201 de la revue Accueil